Prologue :
Le doux crépitement des flammes me ramène à la réalité. Il commence vraiment à faire chaud ici, et je pense que l'enfer de feu qui m'entoure y est pour quelque chose. En regardant autour de moi, je me demande comment cette histoire a pu prendre de telles proportions.
C'est ma faute je suppose. En y réfléchissant bien, je suis la source. Je mérite ce que je m'inflige.
Je m'allonge sur le sol en bois et je me recroqueville sur moi-même. Je crois que je vais dormir ici pour toujours. Je me demande si ce brasier serait à son goût...
Chapitre 1 :
Retour à la case départ. Je suis dans mon appartement à Brooklyn. Charmant coin vraiment. Je suis sur mon ordinateur en ce moment. Mon "outil de travail". Pour un homme, appeler son ordinateur son outil de travail, c'est comme un sado-masochiste qui appelle sa cravache son outil de travail.
Certe, on peut se servir d'une cravache pour travailler, mais on sait tous que ce n'est pas l'usage qu'il en fait.
Donc mon ordinateur, entre plusieurs séance de self-contact, me sert à surfer sur internet. Si vous avez un blog qui parle de potins de stars, il y a des chances pour que je l'ai lu. J'ai une mémoire inutilement vaste et surtout ultra-sélective. J'oublie où est ma tasse de café au boulot au moins une fois par jour, mais si vous me demandez quel est la boisson préférée de Lyndsay Lohan, je le saurais.
Durant les longs surfs que j'effectue sur le web, il m'arrive d'aller sur des sites de rencontre. Vous savez, ces sites où vont les gens si seul et en manque d'amitié ou de contact humain qu'ils créent des liens virtuels avec des inconnus ? J'en fais partie. Mais pour moi, toute sorte de lien avec les autres est virtuel. L'homme est l'animal le plus seul au monde. Meetic, Rencontress, Céleebataires, je collectionne les adhérations à divers sites matrimoniaux. C'est grâce à un de ces sites que je l'ai rencontré. C'est grâce à un de ces sites que j'ai rencontré Helena Kandinski.
_______________
Je suis maintenant au travail. Je suis journaliste pour un grand journal. Pas un journaliste comme j'en rêvais au début de ma carrière. Je couvre des événements comme les défilés de mode canines, les concours du plus gros mangeur... Vous voyez les petits rectangles en bas des journaux que personne ne lit ? C'est moi qui m'en occupe. Vous m'avez probablement déjà lu, mais vous ne vous en souvenez pas, je ne vous en veux pas, c'est normal.
Mon rédac' entre en trombe dans mon bureau et une odeur que je ne connais que trop bien m'agresse. Je crois qu'après des années à se badigonner d'eau de cologne bon marché, il s'est dit que se baigner dedans irait plus vite. J'émet cette hypothèse car chacune de ses pores diffuse cette odeur infecte. J'ai littéralement les larmes aux yeux quand il s'approche trop près. Il me tapote l'épaule avec un grand sourire niais gravé sur sa tronche de gros simplet.
- J'ai une bonne nouvelle pour toi mon p'tit !
Quand il m'appelle "mon petit" j'ai envie de lui faire avaler sa cravate à pois Hideuse qu'il met chaque jours et qui ne semble plus très propre à présent.
Je feigne l'intérêt pour sa bonne nouvelle.
- C'est quoi cette bonne nouvelle patron ?
- Le défilé "Toutou Chou" et de retour !
- C'est déjà l'édition 2009 ?
- Et oui ! Je t'envoie dés aujourd'hui me faire un petit article dessus ! Avoue, je suis le meilleur rédacteur du monde !
Si par meilleur, tu veux dire irritant, lourd, et extrêmement imbus de sa personne, alors oui, tu es le meilleur.
-Pour sûr patron !
_______________
Les concours de beauté pour chiens sont généralement un repaire pour des vieilles aigries, des jeunes cruches décérébrées, et encore je suis gentil. Et si par hasard il y a un homme, on peut voir qu'il préférerait être ailleurs. C'est d'ailleurs mon cas en ce moment.
Je ne serait pas mécontent si un de ces sois-disant terroristes qu'on a peur de voir apparaitre un peu partout fasse exploser tout ce petit monde. Je regarde distraitement en réfléchissant à des moyens propres et silencieux pour assassiner mon rédacteur, quand une silhouette s'approche des petits podiums où se trouvent les chiens qui passent le concours. Un des juges fait un speech sur l'autre côté de la scène donc personne ne s'en rend compte. Mon emplacement spécial et mon manque total d'intérêt pour la cérémonie me permettent de voir distinctement la scène incongrue en train de se dérouler.
Une femme dans sa trentaine s'est glissé derrière les vedettes et entreprend d'attaquer leur pelage à grand renfort de tondeuse électrique.
Au début, je pense qu'il s'agit d'une personne dont c'est le métier de faire une dernière beauté aux participants, mais je me rends compte qu'elle tond de travers, n'importe comment, ruinant les coupes élaborées que des gens infligent à leur animal. Après avoir relooké tous les participants, elle s'apprête à partir quand un cri strident retentit dans la salle qui devient tout à coup silencieuse. C'est une des maitresses, une petite dame blonde, d'une quarantaine d'années avec des petites couettes et une robe jaune canari.
Elle gesticule et pointe du doigt la trouble-fête, qui est en train de s'enfuir vers la sortie de secours. Etant entre la scène et la sortie, je me trouve donc né à né avec la coiffeuse folle. Elle me fixe de ses yeux brun en amande. Elle passe sa main dans ses cheveux rouges, et je me trouve étrangement à la scruter. J'aperçois des racines brunes sur ses cheveux. Elle porte beaucoup de mascarat. Elle est très jolie, avec son débardeur blanc et son jean délavé. Elle me fait un sourire que je lui rend. Je m'écarte de son chemin et elle me fixe quelques secondes encore avant de s'échapper par la sortie de secours. La petite dame blonde continue à crier hystériquement, et deux gardes de sécurité se mettent à la poursuite de cette mystérieuse femme.
Le doux crépitement des flammes me ramène à la réalité. Il commence vraiment à faire chaud ici, et je pense que l'enfer de feu qui m'entoure y est pour quelque chose. En regardant autour de moi, je me demande comment cette histoire a pu prendre de telles proportions.
C'est ma faute je suppose. En y réfléchissant bien, je suis la source. Je mérite ce que je m'inflige.
Je m'allonge sur le sol en bois et je me recroqueville sur moi-même. Je crois que je vais dormir ici pour toujours. Je me demande si ce brasier serait à son goût...
Chapitre 1 :
Retour à la case départ. Je suis dans mon appartement à Brooklyn. Charmant coin vraiment. Je suis sur mon ordinateur en ce moment. Mon "outil de travail". Pour un homme, appeler son ordinateur son outil de travail, c'est comme un sado-masochiste qui appelle sa cravache son outil de travail.
Certe, on peut se servir d'une cravache pour travailler, mais on sait tous que ce n'est pas l'usage qu'il en fait.
Donc mon ordinateur, entre plusieurs séance de self-contact, me sert à surfer sur internet. Si vous avez un blog qui parle de potins de stars, il y a des chances pour que je l'ai lu. J'ai une mémoire inutilement vaste et surtout ultra-sélective. J'oublie où est ma tasse de café au boulot au moins une fois par jour, mais si vous me demandez quel est la boisson préférée de Lyndsay Lohan, je le saurais.
Durant les longs surfs que j'effectue sur le web, il m'arrive d'aller sur des sites de rencontre. Vous savez, ces sites où vont les gens si seul et en manque d'amitié ou de contact humain qu'ils créent des liens virtuels avec des inconnus ? J'en fais partie. Mais pour moi, toute sorte de lien avec les autres est virtuel. L'homme est l'animal le plus seul au monde. Meetic, Rencontress, Céleebataires, je collectionne les adhérations à divers sites matrimoniaux. C'est grâce à un de ces sites que je l'ai rencontré. C'est grâce à un de ces sites que j'ai rencontré Helena Kandinski.
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Je suis maintenant au travail. Je suis journaliste pour un grand journal. Pas un journaliste comme j'en rêvais au début de ma carrière. Je couvre des événements comme les défilés de mode canines, les concours du plus gros mangeur... Vous voyez les petits rectangles en bas des journaux que personne ne lit ? C'est moi qui m'en occupe. Vous m'avez probablement déjà lu, mais vous ne vous en souvenez pas, je ne vous en veux pas, c'est normal.
Mon rédac' entre en trombe dans mon bureau et une odeur que je ne connais que trop bien m'agresse. Je crois qu'après des années à se badigonner d'eau de cologne bon marché, il s'est dit que se baigner dedans irait plus vite. J'émet cette hypothèse car chacune de ses pores diffuse cette odeur infecte. J'ai littéralement les larmes aux yeux quand il s'approche trop près. Il me tapote l'épaule avec un grand sourire niais gravé sur sa tronche de gros simplet.
- J'ai une bonne nouvelle pour toi mon p'tit !
Quand il m'appelle "mon petit" j'ai envie de lui faire avaler sa cravate à pois Hideuse qu'il met chaque jours et qui ne semble plus très propre à présent.
Je feigne l'intérêt pour sa bonne nouvelle.
- C'est quoi cette bonne nouvelle patron ?
- Le défilé "Toutou Chou" et de retour !
- C'est déjà l'édition 2009 ?
- Et oui ! Je t'envoie dés aujourd'hui me faire un petit article dessus ! Avoue, je suis le meilleur rédacteur du monde !
Si par meilleur, tu veux dire irritant, lourd, et extrêmement imbus de sa personne, alors oui, tu es le meilleur.
-Pour sûr patron !
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Les concours de beauté pour chiens sont généralement un repaire pour des vieilles aigries, des jeunes cruches décérébrées, et encore je suis gentil. Et si par hasard il y a un homme, on peut voir qu'il préférerait être ailleurs. C'est d'ailleurs mon cas en ce moment.
Je ne serait pas mécontent si un de ces sois-disant terroristes qu'on a peur de voir apparaitre un peu partout fasse exploser tout ce petit monde. Je regarde distraitement en réfléchissant à des moyens propres et silencieux pour assassiner mon rédacteur, quand une silhouette s'approche des petits podiums où se trouvent les chiens qui passent le concours. Un des juges fait un speech sur l'autre côté de la scène donc personne ne s'en rend compte. Mon emplacement spécial et mon manque total d'intérêt pour la cérémonie me permettent de voir distinctement la scène incongrue en train de se dérouler.
Une femme dans sa trentaine s'est glissé derrière les vedettes et entreprend d'attaquer leur pelage à grand renfort de tondeuse électrique.
Au début, je pense qu'il s'agit d'une personne dont c'est le métier de faire une dernière beauté aux participants, mais je me rends compte qu'elle tond de travers, n'importe comment, ruinant les coupes élaborées que des gens infligent à leur animal. Après avoir relooké tous les participants, elle s'apprête à partir quand un cri strident retentit dans la salle qui devient tout à coup silencieuse. C'est une des maitresses, une petite dame blonde, d'une quarantaine d'années avec des petites couettes et une robe jaune canari.
Elle gesticule et pointe du doigt la trouble-fête, qui est en train de s'enfuir vers la sortie de secours. Etant entre la scène et la sortie, je me trouve donc né à né avec la coiffeuse folle. Elle me fixe de ses yeux brun en amande. Elle passe sa main dans ses cheveux rouges, et je me trouve étrangement à la scruter. J'aperçois des racines brunes sur ses cheveux. Elle porte beaucoup de mascarat. Elle est très jolie, avec son débardeur blanc et son jean délavé. Elle me fait un sourire que je lui rend. Je m'écarte de son chemin et elle me fixe quelques secondes encore avant de s'échapper par la sortie de secours. La petite dame blonde continue à crier hystériquement, et deux gardes de sécurité se mettent à la poursuite de cette mystérieuse femme.
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