Illustration de Jill C.
Cela fait maintenant quatre jours que je n'arrive pas à écrire, quatre jours durant lesquels j'ai tourné inlassablement dans mon appartement sans sortir. La solitude me ronge. Aujourd'hui nous sommes lundi, Trish viens mercredi, et ma fierté m'interdit de l'appeler pour lui demander de venir. Ma chaudière fait un bruit continu. La rue est bruyante. Très bruyante. Trop bruyante. Ce vacarme m'obsède, je le déteste. Mon dos me fait mal.
Je pense que je devrais sortir, sinon je risque de devenir fou. Mais pour aller où ? Je connais déjà tous les recoin de ma ville. Peut-être devrais-je partir pour quelques jours, me changer les idées. Une fois de plus, où ? Je n'ai pas beaucoup d'amis que je pourrais visiter, et ma famille et moi ne sommes pas en bons termes.
Où ? Mon éditeur m'a dit d'aller prendre des vacances au soleil, il dit que je l'ai bien mérité, mais mes moyens ne me permettent pas d'extravagances, et il est bien placé pour le savoir.
Sans réfléchir, je me suis allongé dans mon salon, par terre comme je le fais souvent. Le plancher émet un craquement quand je bouge pour me mettre sur mon flanc droit. J'écoute le son des passants dans la rue, les klaxons, les crissements de roues. Je ferme les yeux un instant et j'essaye de penser à un endroit où je pourrais me ressourcer. Un endroit calme. Je me redresse et je regarde autour de moi. Mes yeux se posent alors sur la peinture de ma mère. Bien sûr ! Pourquoi n'y avait je pas pensé plus tôt ? La maison de mon père m'est revenu après sa mort, et ça malgré les protestations de ses deux mégères de soeurs. Tout de suite, je m'imagine en train d'écrire, ma machine à écrire sur mes genoux, face à la mer, le bruit des vagues répondant au bruit de mes touches, la bise glissant sur ma peau, transportant une fine odeur de sel et de plantes marines. Juste le temps le d'écrire un mot pour Trish et de préparer mes affaires et me voilà en route.
Suite au prochain chapitre.
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