samedi 6 juin 2009

Nihil chapitre 6

Mon mal de tête s'est calmé. Quelques maux subsistent, mais j'arrive à avoir les idées claires maintenant. Cependant, une chose monopolise mon attention, le revolver qui gît maintenant sur la table du salon. Il est chargé. Il ne manque qu'une balle. Dans mon esprit, c'est plutôt explicite, mais je ne veux pas y croire. Comment a-t-il atterrit ici ? Pourquoi ne s'en est-on pas débarrassé ? Pourquoi garder l'objet qui a ôté la vie à mon père ?

Dix jours que je suis ici. Je n'ai toujours rien écris. Je suis allongé sur mon lit, sans pouvoir trouver le sommeil. Soudain, un bruit. Encore ce bruit de bouteilles qu'on bouge. Cette fois-ci, je ne me ferais pas avoir, je me lève et je rentre en trombe dans la cuisine. Un homme qui me tourne le dos farfouille dans mon réfrigérateur. Je pousse un "hé" pour attirer son attention. Il se retourne doucement et j'ai le souffle coupé net. Cet homme n'a pas de visage. Il a une figure plane, comme si on avait oublié de lui dessiner des yeux, un nez, une bouche, un horrifique dessin incomplet. Je suis tétanisé. L'homme marche vers la table et s'assied. Malgré son absence d'yeux on dirait qu'il me regarde. Notre tête à tête dure pendant quelques minutes, puis, comme s'il avait finit ce pour quoi il était venu, il se lève et sort de la cabane. Ma tête se met à tourner et je sens mes jambes m'abandonner, je heurte violemment le sol, et je sombre peu à peu dans l'inconscience...

Quand je me réveille, l'homme est revenu là, assis dans la même chaise que tout à l'heure. Il ne bouge pas, son visage sans expression luisant à la lumière du jour. Je me redresse, en fixant l'homme. Je ne suis pas effrayé. Malgré son visage qui m'inspire un sentiment de gêne, il dégage une impression de calme, presque chaleureuse.
Au bout d'un moment, je retourne à mes occupations. Je retourne à mes feuilles et ma machine à écrire, tout deux toujours inutilisés.

Suite au prochain chapitre.

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