jeudi 18 février 2010

Nihil, critiques.

J'ai souscris la première nouvelle que j'ai écrit, Nihil, à un site pour écrivains amateurs, afin d'avoir des critiques constructives sur ce texte qui me tiens à coeur.

Je dois avouer que je suis agréablement surpris par les commentaires qui s'avèrent autant constructif et critique qu'encourageant. Je le met ici pour que les 3 personnes qui lisent ce blog en prennent connaissance.

Et si ces critiques vous inspirent d'autres critiques, n'hésitez pas !

Bonjour madchiwa,

Votre nouvelle « NIHIL » a été présentée auprès de quelques
lecteurs réguliersd'Oniris. Vous trouverez les différents
commentaires de ces lecteurs à la suite de ce courrier.
Votre nouvelle n'a cependant pas été retenue par le
comité éditorial pour une publication sur le site.


Voici les différents commentaires recueillis auprès
des lecteurs d'Oniris.


*****
Commentaire :
Étrange texte. Est-on programmé pour faire ceci-cela
comme son père? Ou dispose-t-on de son libre arbitre?

L'inspiration ni l'angoisse de la page blanche
n'ont rien à voir avec ces hallucinations.
Pourtant, comprendre son père & se connaître soi-même
est 1 bon départ pour commencer à écrire.

Le texte est relativement bien écrit
mais il est 1 peu trop plat pour soulever
l'intérêt & le maintenir.
Si bien que l'on avance péniblement dans sa lecture.

Florilange.


*****
Commentaire :
J’ai eu une impression bizarre à la lecture
de ce texte, l’impression de relire le genre
de nouvelles que j’écrivais à l’époque
où ma voix commençait à dérailler.


Sur le fond, l’auteur nous offre
une histoire plutôt bien ficelée, avec du rythme,
une évolution, du suspense et quelques questions
universelles qu’une majorité d’humains
se sont posées un jour ou l’autre :


« Toute réalité est relative.
La vision des choses dépend totalement
de la personne qui observe. Si on suit cette idée,
rien n'existe et tout existe à la fois. »


Une fois la lecture achevée, on peut très bien
discerner une histoire sous-jacente,
symbolique avec ce père disparu qui réapparaît
sous forme de visions d'abord
parcellaires et permet finalement à son fils
de relancer la machine créative.


Côté forme et c’est principalement là-dessus
qu’il faudrait retravailler,
il y a pas mal de petites choses à améliorer,
qui touchent essentiellement
à la ponctuation et la construction des phrases
(parfois lourdes ou maladroites).


Globalement, j’ai donc trouvé que cette histoire
était remplie de promesses.


*****
Commentaire :
Une jolie plume, un style simple et doux
pour décrire une situation de crise,
à la fois d'identité et d'inspiration.


La dimension fantastique est bien rendue
par l'ambiance étrange
et l'apparition de ce spectre
(il est tout de suite évident
qu'il s'agit du pèremais ce n'est pas gênant).


Ce revenant existe-t-il ailleurs que
dans l'esprit du héros,qui semble n'avoir
que des relations conflictuelles avec lui-même
et les autres ?
Le jeune écrivain est en tous cas confronté
à une hérédité suicidaire.


J'aime beaucoup les réflexions philosophiques
du père,frappées pour moi au coin du bon sens.


Un texte intéressant à l'écriture agréable.

*****
Commentaire :
A certains moments j'ai senti un frisson
de talent dans ce texte.

mais il est bien des choses à travailler.
Le fond: il va falloir éviter les considérations
simili philosophiques de base.
Faire un peu plus de recherche pour donner
à lire autre chose que des considérations
faciles sur la vérité et la mort.

Sinon l'histoire en elle-même,
la façon de la raconter.. j'aime bien.

La forme: attention à se lire de nombreuses fois,
à enrichir le texte, l'élaguer.
Il faut le travailler. C'est indispensable.

Bon courage!

*****
Commentaire :
J'ai eu du mal à rentrer dans le texte.
En général, l'auteur qui se regarde écrire
(ici, ne pas écrire), ça m'horripile.
Il y a assez à dire pour éviter le nombrilisme.
Cette lecture m'a davantage interessée à partir de
l'introdutction de l'étrange, d'abord par la peinture
de la mère, puis, une fois arrivé à la maison,
de l'apparition.


Nonobstant le fait que le sujet me plaise moyennement,
c'est tout à fait correctement écrit.


*****
Commentaire :
L'idée est intéressante (y a un suspense),
mais pas très bien traitée :
à mon avis, c'est pas suffisamment soigné
au niveau de l'écriture
Il y a beaucoup trop de répétitions,
d'expressions lourdes, de problèmes de syntaxe
(et de ponctuation), sans compter
le manque de passage au correcteur
(les fautes sont nombreuses) et l'oubli de mots.
Tout ça me semble un peu brouillon, quand même.
La narration n'est pas transcendante :
ça manque d'émotion, de profondeur
(on est quasiment dans du descriptif
des actions au jour le jour du narrateur,
avec un tel détachement parfois qu'on
ne parvient pas à le trouver intéressant).


Voici quelques passages que j'ai relevés
(sans prétention d'exhaustivité) :


Les souvenirs de lui se mélangent dans ma tête,
(de lui ?)


Me voilà, 14 ans plus tard, l'anniversaire
de sa mort. (oubli de à ?)


Tous les ans, je vais manger chez ma mère,
pour "célébrer" la mort de celui qui
a rendu nos vies un enfer.
(a rendu nos vie semble incorrect,
du point de vue de la syntaxe).


Comme mon métier d'écrivain consiste
à rester assis toute la journée
devant ma machine à écrire à essayer
de trouver l'inspiration,
elle s'occupe d'aller faire mes courses,
de faire le ménage dans mon capharnaüm,
( à rester assis, à écrire à essayer ;
d'aller faire mes courses,
de faire le ménage : répétitions)


Ma mère est peintre, elle a un talent,
mais ses toiles ne font pas l'unanimité.
Avant, elle vendait plutôt bien ses œuvres,
mais depuis la mort de mon père,
elles ne se vendent pas ou peu, comme si
le destin s'acharnait sur ma pauvre mère.
(ma mère : répétition)


j'ai vendu 3 toiles à un charmant homme. :
charmant homme ? ou homme charmant ?


C'est une magnifique huile du paysage visible
depuis notre maison de vacances,
une vieille bicoque sur une falaise au pied
de laquelle l'eau grisâtre frappe
et refrappe incessamment.
C'est au beau milieu de la Bretagne qu'est
cette propriété, que mon père a hérité
d'un lointain cousin.
C'est dans cette maison que j'ai été conçu,
une nuit d'octobre pluvieuse.
(les 3 phrases commencent par « c'est »
et l'abondance de relatives rend
l'expression vraiment lourde).


Je n'ai pas beaucoup d'amis que
je pourrais visiter, et ma famille et moi
ne sommes pas en bons termes. :
« que je pourrais visiter » mal dit et en trop
(pourrait sans problème être supprimé).


Mon éditeur m'a dit d'aller prendre
des vacances au soleil, il dit que je l'ai bien mérité,
mais mes moyens ne me permettent pas
d'extravagances, et il est bien placé pour le savoir. :
répétitions (m'a dit/il dit ; bien mérité/bien placé).


J'écoute le son des passants : le son ? (pb de lexique)

La maison de mon père m'est revenue après sa mort,
(revenue : le terme semble mal choisi.
Du moins, il prête à confusion
et oblige à relire la phrase).


Juste le temps d'écrire un mot pour Trish
et de préparer mes affaires et me voilà
en route. : 3 propositions reliées par
« et » et sans ponctuation.


Le bruit régulier de la mer rythme
le calme qui règne dans cette atmosphère lourde.:
phrase très lourde, par l'utilisation
trop prononcée des adjectifs,
et un lexique à revoir.


Je marche le long du petit chemin de terre
qui mène à la cabane avec à ma main
ma machine à écrire dans son étui de cuir, : à ma main ?



Un livre. Je le prends, je souffle dessus
pour enlever l'épaisse couverture
de poussière dessus. Sur la couverture,
il n'y a rien d'écrit.
Je l'ouvre et une douce odeur de
vieux papier me caresse les narines.
Enfin du texte. Je reconnais l'écriture de mon père.:
répétition de « dessus »,
le terme « livre » est-il celui qui convient ?
La phrase « enfin du texte » :
que vient-elle faire là ?


ce que mon fou de père a écrit suite aux réflexions
faites dans son cerveau malade. :
« suite aux réflexions faites » mal dit.


Pourtant, j'ai un attrait bizarre qui
me pousse à vouloir lire ce texte dément.
Bon, pour l'instant, je vais m'installer.:
la deuxième phrase, surtout,
ma paraît vraiment maladroite
(l'accumulation d'adjectifs,
d'adverbes dans tout le texte et la syntaxe
rendent vraiment le style très lourd).


J'ai remonté le livre et je l'ai posé
sur la table du séjour, à la lumière du jour.
Je l'ai laissé là, j'ai tenté d'écrire, en vain,
et je me suis assis devant lui,
à le contempler silencieusement.
Puis, au bout de plusieurs heures,
je l'ai ouvert et j'ai commencé ma lecture. :
beaucoup de répétitions « je /j'ai ».
La forme des phrases est souvent sur
le même modèle (sujet, verbe, complément)


Des autres êtres pourraient tout à fait
exister sur un autre plan astral, :
« des autres êtres » ?


Je prends ma boîte d'antidépresseurs
qui se trouve à côté de l'évier,
je prends deux gélules que j'avale, :
« je prends/je prends »


J'ai arrêté de lire le livre de mon père,
mais ses mots flottent toujours
inlassablement dans ma tête. :
toujours/inlassablement (effet de pléonasme)


Au beau milieu de cette peinture de Pollock,
j'ai trouvé un crâne humain,
couvert de coquillages et d'algues.:
que vient faire cet élément qui ne sera pas
repris dans la narration ?
Surtout qu'un crâne humain sur une plage,
ça devrait quand même faire réagir le narrateur,
même si c'est dans son imagination.


J'ai des difficultés pour penser à présent.:
pb de syntaxe (ou de ponctuation).



Soudain, un bruit dans la cave, un grincement.
Puis, un violent bruit fait trembler
le sol. Je dévale les escaliers
le sang battant à ma tempe,
et balaye la cave de l'œil.
J'ai découvert ce qui a fait ce bruit. :
« bruit » 3 fois ! Ponctuation (2e phrase),
« balayer la cave de l'oeil » :
maladroit.


et balaye la cave de l'œil.
J'ai découvert ce qui a fait ce bruit.
C'est l'armoire de mon père qui est tombée,
sûrement par manque de stabilité,
et à son âge avancé. Une chose attire mon œil.
C'est un objet noir attaché à l'aide
de ruban adhésif à l'arrière de cette grosse
armoire en chêne massif. Je m'en approche, curieux.
J'enlève le scotch qui cache la nature de cet objet.:
répétitions à la pelle... œil,
armoire, objet, c'est.


Mon mal de tête s'est calmé. Quelques maux subsistent,
mais j'arrive à avoir les idées
claires maintenant. : mon mal de tête
calmé/quelques mots subsistent : incohérent
(mal, maux... en plus).


Il a une figure plane, comme si on avait oublié
de lui dessiner des yeux, un nez,
une bouche, un horrifique dessin incomplet.:
ponctuation


l'homme est revenu là, assis dans la même
chaise que tout à l'heure.
Il ne bouge pas, son visage sans expression luisant
à la lumière du jour.
Je me redresse, en fixant l'homme.
Je ne suis pas effrayé.
Malgré son visage qui m'inspire un sentiment de gêne,:
répétition (visage, l'homme)


Au bout d'un moment, je retourne à mes occupations.
Je retourne à mes feuilles et ma machine à écrire,
toutes deux toujours inutilisées.:
« retourne » et dernière proposition mal dite
(ou en trop).


car je ne me souviens pas l'avoir mis là.
Il se pourrait que ce soit lui qui l'ait mis là,:
répétition (encore !)


La mort est une des peurs principales de l'homme.
L'homme a peur de l'inconnu,
car l'homme veut tout savoir, ça le rassure.
Ainsi, les hommes persuadés de savoir
ce qui les attend après la mort partent plus facilement.
Les religieux profonds n'ont pas peur de la mort.

Pour ma part, je trouve cette peur ridicule.
Un homme sage a un jour dit
qu'il n'avait pas peur de la mort :
5 fois le mot « peur » !


Une fois celle-ci terminée,
le visage plat de l'homme est maintenant complet,
avec tous les attributs que devrait avoir un visage humain,
et je constate horrifié qu'il s'agit de mon père.:
répétition de visage,
pb de syntaxe avec « une fois celle-ci
terminé/le visage (…) est maintenant ».


Me voilà à table à nouveau. L'homme...
mon père a disparu et il n'est jamais revenu.
Sur la table il y a ma machine à écrire
et à côté je retrouve le revolver de mon père.
Je ne me rappelle pourtant pas l'avoir posé là.
L'apparition de mon père était inattendue
et surtout surréaliste.:
répétitions : mon père/table.
Pléonasme (ou pb temporel) :
a disparu/n'est jamais revenu.


Je pense qu'une lecture attentive,
et un retravail sur la forme du texte rendrait
celui-ci bien plus percutant.
Au niveau du fond, l'aspect fantastique mériterait
également d'être plus approfondi.
Bon courage pour ce travail.





mardi 2 février 2010

Kalupto Chapitre 2


Dessin d'Apolline

Quand il arriva dans la ville, un vent glacé soufflait doucement. Cependant, stoïque, il marchait tout droit, d'un pas décidé, imperturbable. Ses pas émettaient un son de craquement sur le sol caillouteux. Le silence régnait toujours dans les environs. Seul le vent poussait de petites plaintes en filtrant à travers les fondations en bois. Ses longs cheveux noirs lui fouettaient le visage à intervalles de temps réguliers en virevoletant dans le vent. Alors qu'il passait devant l'épicerie, il tomba nez à nez avec une femme rousse d'une grande beauté.

- Je ne vous ai jamais vu dans le coin vous lui dit-elle d'une voix fatiguée.

L'homme aux longs cheveux noirs resta silencieux, la fixant de ses yeux noirs qui luisaient dans l'ombre du chapeau sur son visage.

- Que se passe-t-il étranger ? Muet ?

Il prit enfin la parole, sa voix était douce.

- Je suis un musicien voyageur, je voyage de ville en ville pour partager le son de la musique.

- Ne le prenez pas mal, mais je doute que ça intéresse quelqu'un ici, d'écouter de la musique. Les gens de cette ville sont trop pourri pour apprécier la bonne musique.

-Vous semblez bien cynique. La musique réveille la beauté dans les gens.

- Les gens de cette ville ne sont pas beau, bonne chance pour réveiller quelque chose qui n'existe pas. Vous allez jouer où ?

- La où on voudra de moi.

- Je ne vous promet rien, mais le patron du bar où je travaille engage parfois des musiciens, je peux essayer de vous arranger quelque chose.

L'homme la fixa et esquissa un maigre sourire.

- Vous voyez, au moins une personne dans cette ville est belle, et je n'ai même pas encore commencé à jouer.

*

Le bar était très peu fréquenté à cet heure matinale, cependant, certains lève-tôt ce réunissaient pour discuter autour d'un café en famille, entre amis.
Deux amis tenaient une discussion animée.

- Donc selon toi, si une force mystique existait, un dieu ou quoi que ce soit, et qu'il avait des avatars, ceux-ci abuserait de leur pouvoir ?

La serveuse déposa deux pichets de bière à côté d'eux en souriant au plus jeune des deux.

- Mais oui Alex, c'est évident. Si tu étais un de ces avatars, n'abuserais-tu pas de ton status ?

-Moi oui Albert, mais je suis un humain, dans le cas où une force mystique existait, elle ne désignerait pas un humain pour la représenter !

- Pourquoi ?

- Mais parce que l'homme est l'être le plus cupide qu'il soit !

- Oui, mais qui l'empêche de créer un homme sans cupidité ?

- Mais alors s'agirait-il vraiment d'un homme ?

La porte du bar s'ouvrit et un vent glacial se diffusa dans la salle réchauffée par la chaleur humaine. Tout le monde se tourna pour observer l'étranger qui venait de pénétrer la salle. Ses bottes claquant sur le sol, il baissait légèrement la tête, ses yeux et une partie de son visage était couvert d'ombres et de cheveux qui lui cachait des parties du visage. Il se dirigea vers le patron, qui se tenait derrière le comptoir. Il lui adressa la parole et il commencèrent à discuter. Presque tout le monde avait l'oreille tendue, mais ils parlaient doucement, de telle façon qu'il était impossible de les entendre, à moins de se situer à moins d'un mètre d'eux.

Quand ils eurent finit de parler, l'étranger monta sur la petite estrade au fond du bar, sortit sa guitare, une belle guitare rouge bordeaux avec des cordes dorées. Il fit un accord et le silence total se fit, même le groupe bruyant à côté de l'estrade se tu immédiatement. Il se mit à chanter de sa douce voix mélancolique.

It's the end of the world, and it's a long day
It's the end of the world, birds of prey
Believe what you may, you wont push it away
Times a' coming, the clock's a' ticking
It's the end of the world, and it's a long long day...

Le monde s'étaient arrêté dans la salle, plus rien ne bougeait. Tout le monde était agrippé à ses lèvres, leurs yeux et leurs oreilles en symbiose avec la voix de l'étranger , sa guitare et son aura mystique. Il n'avait pas une voix extraordinaire, mais quelque toucha leurs coeurs respectifs.

Il termina, rangea son instrument et se dirigea vers la porte où l'attendait Alisson. Il sortirent tout les deux sans dire un mot.
Après un moment de silence, les gens se reprirent leurs conversations.

*