jeudi 7 avril 2011

Alucinari Veritas - Chapitre 2 et Chapitre A



Chapitre 2 :




Mes sources de revenu sont assez...variées. Quoi, vous croyez que la drogue et la bouffe poussent sur les murs ?

Donc, un jour je suis un caissier, un jour je vends des télés dans un magasin d'électronique. Je suis pas sûr que mes employeurs se rappellent de mon nom, mais d'un côté, je m'en fous, du moment que j'ai une enveloppe régulièrement qui me permet de m'approvisionner.

Et il y a aussi mes autres sources de revenu. J'aide des gens pas trop recommandable pour des courses. Je ne regarde pas à l'intérieur des colis que je transporte, je ne pose pas de question, et ça se passe généralement bien.

Il m'arrive aussi d'aider Xavier à distribuer de la marchandise. Je me déplace et je livre à domicile. C'est un boulot qui au départ rend extrêmement paranoïaque, mais la vérité est qu'au bout d'un moment, la perspective de me faire arrêter ne m'impressionne plus. C'est une épée de Damoclès qui a fini par s'émousser, j'en suis même parfois à souhaiter qu'on m'arrête, que quelqu'un mette fin à cette mascarade.

Au fur et a mesure, j'ai commencé à reconnaitre mes "collègues", dans les petites ruelles, devant les bâtiments... Au bout d'un moment, je leur souriais. C'était comme si je faisais partie de leur famille dysfonctionnelle, comme si soudain, j'étais des leurs.

Bien sur, je prélève une partie de la marchandise que je distribue, et c'est reparti pour des heures d'ingestion de toxines dans mon corps.

Un rythme régulier s'est instauré dans ma vie, et très vite, les évènements se répètent, et je me surprends à faire encore et encore la même chose... Je vais aux mêmes endroits, je fais les mêmes activités, rencontrant les mêmes gens.

Répéter, répéter, encore et encore.

Coupure.

Chapitre A :



Je ne sais pas qui je suis. Ou alors je ne veux pas m'en souvenir. Je viens de me réveiller, et je ne reconnais rien de mon environnement. Je regarde autour de moi, pour trouver quelque chose de familier à quoi m'attacher, en vain. Tout semble enrobé dans un halo. Je me sens étrangement léger.

Chaque mouvement est décomposé dans mon cerveau, j'ai l'impression de réfléchir plus vite que je ne bouge, mais ça ne me dérange pas plus que ça. J'agrippe la bouteille d'eau qui est devant moi et je la porte à mes lèvres. Le filet d'eau coule lentement le long de ma gorge et je sens la fraicheur descendre dans mon corps. Je m'allonge sur le dos et je ferme les yeux. Peut-être vais-je dormir encore un peu...