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mardi 15 mai 2012

Writer's block (fiction)

Bonsoir mes amis ! Alors au menu ce soir, une autre fiction basé sur une musique. Si vous voulez connaitre le concept, je vous amène à lire "you can't quit me baby", ou j'explique l'exercice auquel je vais maintenant m'adonner avec plaisir devant vos petits yeux ébahis. Vous me direz qu'au lieu de parler pour ne rien dire, j'aurais pu expliquer à nouveau le concept, mais que voulez-vous, j'ai tout intérêt à ce que vous lisiez mes autres  écrits, donc voilà.


Lights, camera, crayons !

Verses to Prose n°2 : Writers Block

Trois semaines sans un seul mot sur cette satanée feuille. Sa blancheur m'obsède, autant que mon impuissance face à celle-ci.

Dans ces cas là, je suis comme piégé dans un ascenseur qui monte sans arrêt, mais impossible de savoir à quel étage je vais m'arrêter. Les chiffres défilent, et je suis coincé. Des fois, des personnes montent avec moi, mais j'ai beau essayer de bondir hors de ce cercueil de métal, ils me poussent plus loin dedans encore.

Mon esprit a de plus en plus de mal à se concentrer au fur et à mesure de mon ascension interminable. Je tente désespérément de m'occuper du mieux que je peux, mon âme flotte dans une espèce de monde onirique, fait de super-héros, de monstres, de créatures étranges. Une étincelle, puis plus rien.

La montée n'en fini plus, je suis en train de voler avec Lois Lane, j'oublie un instant ma prison de fer, je fume pour tenter de me laisser aller, mais le seul résultat visible c'est que j'ai embrumé mon carcan, et mon esprit s'enferme sur lui-même, une vraie matriochka métaphysique.

Une femme monte dans l'ascenseur, et la fumée se dissipe. Mon esprit se focalise enfin. J'essaye d'engager la conversation, mais elle descend presque aussitôt, me laissant de nouveau seul.

Mais cette brèche était suffisante, je sens une brise d'air frais me caresser la nuque. Je me lève du sol ou j'étais affalé jusqu'à maintenant. L'ascenseur s'éclaircit, et soudain, je me rends compte que la porte et ouverte. Je m'engouffre par la sortie, et me voilà enfin libre.



lundi 16 avril 2012

You can't quit me baby (fiction)

Bonjour cher lecteur. Tu te retrouve peut-être pour la première fois sur mon étrange blog, et tu te demande où tu as bien pu débarquer. Et bien dis-toi que si ce n'est pas la première fois, tu seras dérouté quand-même, puisque je vais tester un exercice d'écriture qui m'est venu comme ça. Je vais écrire une courte histoire en m'inspirant des paroles d'une chanson. Si je suis satisfait du résultat, je reproduirais l'expérience. Etant donné que la plupart de mes fictions me sont inspirées de près ou de loin par une musique, ça ne devrait pas être trop dur. Maintenant caméra, lumière, son, action !




You can't quit me baby :

Je commence vraiment à croire que c'est une erreur. Je devrais arrêter ce que je fais. Au début, tout me semblait normal. J'étais tout simplement tombé amoureux d'une inconnue.

Je travaillais dans un garage à l'écart de la ville, où les clients se faisaient rare. Puis un jour, tu as débarqué. Tu étais habillé en robe noire, et ta voiture était tombé en panne à une vingtaine de mètres de mon garage. J'ai tout de suite été attiré par toi. Tu m'as fixé de tes yeux bleu azur, que ta frange brune obstruait en partie, et mon coeur a fait un bond. Je suis allé chercher ta voiture, et j'ai faillit plusieurs fois avoir un accident en la remorquant, car mon esprit était obnubilé par ton visage, tes formes subtiles, la façon dont tu me regardais.

Tu m'as remercié rapidement, tu as pris congé, et tu m'as oublié. Mais je ne t'ai pas oublié. J'ai noté ton nom et ton adresse qui étaient sur la carte grise de ton véhicule.

J'ai commencé à traîner devant chez toi dans ma Chevy Camaro grise. J'attendais des heures pour te voir rentrer après ton travail, partir faire des courses...J'imaginais ce que tu faisais pendant tes longues absences, et mes fictions me suivait dans la vie de tous les jours, je ne pensais qu'à toi.
Puis, l'observation est devenu trop peu pour me stimuler. J'ai d'abord commencé à te suivre toi, quand tu allais faire tes courses, quand tu sortais avec tes amis. Puis j'ai suivit tes amis, ta famille, pour continuer à imaginer ta vie de l'extérieur.

Aujourd'hui j'ai suivit tes amis pour la dernière fois. Un d'entre eux avait manifestement compris mon petit manège, et m'a interpellé. Le groupe avec qui il était l'a soutenu dans son questionnement, et j'ai complètement pété les plombs. J'ai saisit mon couteau suisse, et je les ai tous fait taire. Après avoir dissimulé leurs restes, je suis directement venu chez toi. J'ai rampé par ta fenêtre, et me voilà chez toi. J'attends patiemment ton retour sur ton canapé rouge où tu aime t'allonger le soir après ton travail. Je t'attends, je t'aime. Je veux que tu te rende compte quand je ne suis pas là, où que tu soit...



Queens of the Stone Age - You can't quit me baby - 1998

jeudi 7 avril 2011

Alucinari Veritas - Chapitre 2 et Chapitre A



Chapitre 2 :




Mes sources de revenu sont assez...variées. Quoi, vous croyez que la drogue et la bouffe poussent sur les murs ?

Donc, un jour je suis un caissier, un jour je vends des télés dans un magasin d'électronique. Je suis pas sûr que mes employeurs se rappellent de mon nom, mais d'un côté, je m'en fous, du moment que j'ai une enveloppe régulièrement qui me permet de m'approvisionner.

Et il y a aussi mes autres sources de revenu. J'aide des gens pas trop recommandable pour des courses. Je ne regarde pas à l'intérieur des colis que je transporte, je ne pose pas de question, et ça se passe généralement bien.

Il m'arrive aussi d'aider Xavier à distribuer de la marchandise. Je me déplace et je livre à domicile. C'est un boulot qui au départ rend extrêmement paranoïaque, mais la vérité est qu'au bout d'un moment, la perspective de me faire arrêter ne m'impressionne plus. C'est une épée de Damoclès qui a fini par s'émousser, j'en suis même parfois à souhaiter qu'on m'arrête, que quelqu'un mette fin à cette mascarade.

Au fur et a mesure, j'ai commencé à reconnaitre mes "collègues", dans les petites ruelles, devant les bâtiments... Au bout d'un moment, je leur souriais. C'était comme si je faisais partie de leur famille dysfonctionnelle, comme si soudain, j'étais des leurs.

Bien sur, je prélève une partie de la marchandise que je distribue, et c'est reparti pour des heures d'ingestion de toxines dans mon corps.

Un rythme régulier s'est instauré dans ma vie, et très vite, les évènements se répètent, et je me surprends à faire encore et encore la même chose... Je vais aux mêmes endroits, je fais les mêmes activités, rencontrant les mêmes gens.

Répéter, répéter, encore et encore.

Coupure.

Chapitre A :



Je ne sais pas qui je suis. Ou alors je ne veux pas m'en souvenir. Je viens de me réveiller, et je ne reconnais rien de mon environnement. Je regarde autour de moi, pour trouver quelque chose de familier à quoi m'attacher, en vain. Tout semble enrobé dans un halo. Je me sens étrangement léger.

Chaque mouvement est décomposé dans mon cerveau, j'ai l'impression de réfléchir plus vite que je ne bouge, mais ça ne me dérange pas plus que ça. J'agrippe la bouteille d'eau qui est devant moi et je la porte à mes lèvres. Le filet d'eau coule lentement le long de ma gorge et je sens la fraicheur descendre dans mon corps. Je m'allonge sur le dos et je ferme les yeux. Peut-être vais-je dormir encore un peu...

dimanche 6 mars 2011

Alucinari Veritas - Chapitre 1

Chapitre 1 :



Mon nom est Charles Pratt, mon nom est Charles Pratt, mon nom est Charles Pratt.

Vous vous demandez sûrement la raison de cette présentation répétée, et je vais vous la donner. Je viens d'ingurgiter une bonne flopée de cachets, dont certains étaient de couleurs dont je ne connaissait même pas l'existence. Il est donc crucial de ne pas oublier des informations de ce genre. Je m'appelle...Je m'appelle...M**** ! C'est quoi mon nom déjà ?

Travaille ta mémoire. Concentre-toi.
Je vis dans une banlieue comme les autres, avec son lot d'avantages et de désavantages. J'aime deux choses dans la vie. L'une d'elle, regarder la télé. La télé est une chose magnifique. C'est l'arme du flemmard par excellence ! On peut voir le monde extérieur, sans bouger le moindre membre. Bon à part peut-être le bras quand même.

La seconde est moins commune, j'aime me remplir d'une quantité prohibitive de drogues en tout genre. Je consomme autant d'herbe que vous buvez d'eau. Quand vous vous levez, je me pique, quand vous mangez, je sniffe, quand vous allez au boulot, à l'école, je prends ma dose de cachetons en tout genre. Pourquoi ? Parce que ça calme le chaos qui règne dans ma tête. Parce que tout me parait moins moche quand je ne suis plus en état pour me souvenir le sens même du mot. Parce que les soucis me paraissent alors si loin. Et puis tout simplement parce que je peux.
Je ne dis pas que ça ne m'handicape pas. J'ai des pertes de mémoire, à court et long terme. Mais je pense que certaines choses sont mieux enfermée quelque part dans mon cerveau.

J'ai aussi un problème, je me déconnecte parfois totalement de la réalité, et je reprends mes esprits des minutes, des heures, des jours plus tard. Je suis dans mon appartement. Coupure. Je suis assis dans le bus. Coupure. Je suis chez un ami. Coupure. Je suis de retour chez moi. Le temps passe assez vite comme ça. J'avoue qu'au départ c'était assez angoissant, mais on s'y habitue vite.

Coupure.

Me voilà maintenant devant mon dealer, Xavier. C'est un petit mec d'une vingtaine d'année, qui me fait un peu penser à Samuel Lee Jackson dans pulp fiction. Il a la même caractéristique d'être élégant, même avec une dégaine de plouc. Il porte aujourd'hui une veste en cuir beige, au dessus d'un t-shirt blanc. Son pantalon a des jambes de taille différente, longue à gauche, et courte à droite. Et pour compléter le look, des chaussettes avec des rayures vertes et violettes. Un vrai original. Si ça se trouve, tout le monde s'habillera comme lui dans quelques années. La mode est tellement imprévisible.

- Tu émerge ? Sa voix me sors de ma torpeur.

- Euuh oui ! Balbutie-je.

- Tu as besoin de quelque chose ou tu fais juste du lèche-vitrine ? Dit-il en souriant.

- J'hésite entre l'ensemble bleu et le vert, tu me conseille, je sais que l'accord des couleurs est ta spécialité !

- Très drôle. Bon plus sérieusement, tu cherches quelque chose ?

- Rien en particulier.

- Si c'est le cas, j'ai un truc qui pourrait t'intéresser.

Il fouille sa poche intérieure et me sors un petit tube de Doliprane.

- Du Doliprane ? Tu déconne John ?

- Rassure-toi, c'est pas du Doliprane. C'est un autre genre de drogue, c'est même un tout nouveau genre de drogue. C'est un projet expérimental que je suis le seul à avoir.

- Ah bon. Et les effets ?

- Euuh...en fait les tests sont pas finit, et pour l'instant, les effets sur l'homme sont incertains.

- Et tu veux que je te paye pour un truc qui pourrait très bien être un placebo ?
Xavier me gratifie d'un large sourire.

-Voyons mon ami, dit-il, toujours souriant, tu n'es pas plus aventureux ? Est ce que ça ne t'intéresse pas d'explorer des terrains inconnu ? Ta curiosité n'est-elle pas piquée par l'annonce de cette drogue dont les effets sont encore incertains ?
Je me gratte la tête. Toute cette tirade est difficile à assimiler quand tu as l'impression qu'on a passé ton cerveau dans un mixer. Mais je dois avouer que, mise comme ça, sa drogue miracle parait alléchante.

- Je sais pas...dis-je en marmonnant.

- Et si je te fais un prix ?

- Hum...ça dépend combien.

Coupure.

J'ai du mal à me souvenir des détails, mais je pense avoir cédé à la curiosité, puisque la boite de Doliprane est maintenant sur mon bureau. Et à l'intérieur se trouvent ces petits cachets blancs, dont je ne connais toujours pas les effets.
J'hésite à les prendre. Et si il s'avère que la drogue est fatale pour l'humain ? Si je fais une attaque ? Si je fais un bad trip ? Et si, et si....merde. Je sais absolument pas dans quoi je m'engage, et le pire, c'est que personne d'autre ne peut me prévenir des effets. Je fais un pas dans l'inconnu, et ce pas pourrait très bien être un dans le vide.

J'allume la télé et je zappe sans but pendant une bonne demi-heure avant de regarder la boite à nouveau. Et si c'est le meilleurs trip de ma vie ? Et si j'ai des hallucinations super sympa ? Et si...Je me saisis de la boite et je fais tomber un cachet dans ma main. Et si c'est la meilleure expérience de toute mon existence ?
Je l'avale.

Coupure.



Je reprends mes esprits, et ma meilleure amie, Jo, est à côté de moi. Je la regarde fumer lentement son joint qui se consume petit à petit, chaque molécules rougissant quand elle aspire la fumée dans ses poumons. Le feu m'a toujours fasciné. Quand j'étais petit, je brulais des choses pour le plaisir. J'aimais détruire des choses lentement, comme ça, sans raison. Je suis sûr que Freud aurait quarante raisons à me donner, mais comme toujours, j'emmerde Freud.

Jo est une toute petite punk, brune, cheveux long devant, court derrière, un visage de gamine avec une paire d'yeux à faire fondre un bloc de granit. Elle en a marre qu'on la prenne pour une petite fille, donc elle s'est percé et tatoué sur toute la surface de son corps frêle. Aujourd'hui elle porte sa fidèle chemise à carreaux rouge et noir, avec un jean noir qui semble si serré que c'est à se demander comment elle fait pour respirer.

T'as perdu ta langue nemo ? me demande-elle en expirant un doux filet de fumée entre ses lèvres.

- Ouais je l'ai perdue, mais je te dirais pas où. Un indice, ça a un rapport avec ta mère.

- Va te faire foutre ! crie-t-elle en me balançant un coussin à la figure.

La raison pour laquelle Jo m'appelle Nemo remonte à la sortie du film de Pixar. Nous sommes allés le voir ensemble, dans une salle remplis d'enfants, avec un petit pot de pop-corn remplis d'ecsta. Au bout de vingt minutes, elle s'est tournée vers moi et m'a fixé, les yeux écarquillés, et elle s'est écrié : "mais, tu ressemble trop à nemo en fait !" et elle a pouffé dix bonnes minutes.

- T'as vu ton père dernièrement ? me demande-t-elle en me fixant.

- Si par père tu veux dire l'alcolo qui s'occupe de payer le loyer mais qui n'est jamais là ? Non, ça fait un bon moment que je l'ai pas vu, il doit être avec une petite poule qu'il a rencontré sur internet.

- Ouais. Et tu as des nouvelles de Matéo ?

- ...

Matéo était mon meilleur ami. Notez bien le "était". En effet, je suis pas du genre rancunier. Mais des choses, j'accepte moyen. Comme rendre visite à ma copine et me faire accueillir par lui complètement nu. Aussi, le fait de voir son meilleur ami à poil est un bon bonus.

Je pense que ma réponse n'en choquera pas énormément. Je suis partis, après avoir pris le soin de présenter mon poing à son nez.

- Tu sais qu'il s'en veut énormément.

- Un peu tard pour ça non ?

- C'est ton meilleur ami !

- C'était mon meilleur ami.

Un long silence s'ensuit.

- Tu sais que je suis là moi.

-...

- Et je risque pas de coucher avec ta copine. Je la trouve hideuse.

On éclate tous les deux de rire.

Coupure.

Mon sommeil est troublé par mon portable qui hurle une de ces sonneries qui sont programmées sur les téléphones et qui semblent être composées par des chimpanzés cocaïnomanes.

Je tâtonne autour de moi, et au bout d'un instant, ma main atteint enfin mon portable. Numéro inconnu. Allons bon. J'ai horreur des appels en inconnu. j'ai pour habitude de ne pas y répondre. Et je tiens à garder cette habitude. J'appuie sur le bouton raccrocher.

Coupure.



Je suis sur le balcon de mon appartement. Je regarde calmement la lune. Le bruit de la ville s'est lentement estompé sans vraiment disparaitre, comme d'habitude. Au loin, j'entends un chien qui aboie. La nuit, tout parait moins compliqué. Les gens se calment et cessent pendant un court moment d'être les moutons hyperactifs qu'ils sont la journée. La ville s'apaise. Les soucis paraissent loin. En fait, ils attendent la journée pour te bondir dessus à nouveau. Mais une trêve ne fait de mal à personne.

J'aime regarder les gens devant chez moi, de haut, comme si j'étais une sorte de divinité. Cela vous parait bizarre d'imaginer ça ? Laissez-moi vous apprendre quelque chose : Dieu est un junkie. Pour créer un bateau où les occupants font eux même des trous dans la coque, faut avoir un grain non ?

J'ai l'impression de regarder une télé grandeur nature en observant les passants en bas, vivre, marcher, courir, s'engueuler, se rabibocher...Une télé sans pubs. Une télé où je n'ai pas l'occasion de zapper. On pourrait voir ça comme un handicap, mais le changement de chaines intensif peut avoir des effets négatifs, un surplus d'information qui essaye de rentrer en force dans mon crâne d'un coup, de quoi devenir fou.

Il semble que beaucoup de poètes se sentent submergés par la grande poésie que dégage la lune. Pas moi. La poésie a été inventé à l'époque où tout était abstrait, tout pouvait paraître beau, rien n'était sûr, la vie était courte. Mais maintenant je peux vous dire que la lune est le cinquième plus grand satellite du système solaire, qu'elle a un diamètre de 3 474 km, et que c'est l'unique satellite naturel de la Terre. Très poétique non ? La poésie et morte, et nous pissons sur sa tombe tous les jours.

Mais ne pleurons pas sur ce fossile, et ne nous lançons pas à la poursuite d'un dinosaure de notre culture. Tout comme le punk, que beaucoup de gens s'efforcent de tenter à ressusciter, lui qui, mort de vieillesse, aimerait-bien un peu de repos.

Nous, les jeunes de ma génération, nous tentons de nous identifier à des temps qui sont de loin révolus, car le monde que l'on connait nous dépouille un-à-un de nos rêves, de nos illusions, de nos à priori. Il y a plusieurs années, on avait la possibilité, sinon le rêve de pouvoir faire ce qu'on voulait, l'avenir nous appartenait. Maintenant, notre route n'est plus tracée selon nos rêves, nos rêves doivent s'adapter à notre route.

Le futur est arrivé, mais les voitures ne volent pas. Pas d'aventure, pas de vaisseaux, de conquête de l'inconnu. On est fixé au sol, et on admire la lune comme avant, mais ce n'est plus la même chose. La magie n'existe qu'en cohabitation avec l'inconnu.

Coupure.

jeudi 3 mars 2011

Alucinari Veritas, explications et prologue

Alors voilà, ça fait un petit moment que je n'ai rien publié en fiction sur mon blog ou sur quelque média que ce soit. J'étais en train d'écrire une histoire à laquelle j'ai accordé tout mon temps créatif depuis plusieurs mois. J'ai eu beaucoup de problèmes, des pertes de certaines parties de cette histoire et autres événements joyeux comme ça...

Je voulais noter que j'ai écrit cette histoire grâce à la chanson de Gorillaz "Plastic beach", qui est magnifique et a généré des émotions en moi qui m'ont permis de mener cette histoire jusqu'au bout.

Le texte sera agrémenté de musique qui je pense définissent le plus la scène en question.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture, et merci pour votre soutiens !



Prologue :



Je fais souvent le même rêve ces dernier temps. Je crois pas vraiment en tout ces mythes sur les "rêves prémonitoires", mais qui sait ? Vous êtes peut-être intéressé de savoir quel est le rêve qui me turlupine, loin de moi l'idée de vous décevoir.

Quand j'étais petit, j'ai rêvé que je tombais du haut de ma maison. La sensation de chute m'a réveillé en sursaut, j'avais vraiment l'impression de tomber, avec la vision du sol qui se rapprochait de moi... Dans mon rêve récurent , ce n'est pas une chute que je fais, mais il semble aussi réel que celui que j'ai fait dans ma petite enfance. Dans ce rêve, la première chose qui me frappe, c'est l'odeur de sang.

Pas l'odeur de vieux sang, comme on peut en sentir dans les hôpitaux, mais le sang frais, le sang qui vient de couler. Je porte la main à mon visage et je me rend compte que je tiens un long couteau ensanglanté. Je le lâche au sol, de surprise.

Je l'entends tomber par terre bruyamment, mais il m'importe peu. En effet, je viens de voir la source de l'odeur. Il fait trop sombre pour distinguer de qui il s'agit, mais une masse de forme humaine gît sur le sol. Je m'assieds quelques instant, sans quitter la silhouette des yeux. Que faire ? Appeler la police ? Appeler de l'aide ? Et leur dire quoi ?

"Bonjour, je voudrais rapporter un meurtre. Qui suis-je ? Le meurtrier apparemment. Pourquoi ? Vous allez rire, je sais pas en fait."

Non, je doute que ça fasse rire quelqu'un. Je m'approche, tremblant de la silhouette inerte. Je me rends compte qu'il s'agit d'un homme, et qu'il est allongé, la face au sol. Je l'agrippe par l'épaule et je le pousse, de façon à voir son identité...

Et je choisis toujours ce moment pour me réveiller. Enfin, je dois dire que "choisir" n'est pas le mot le mieux choisit pour le contexte, disons que je me réveille toujours au moment de découvrir l'identité de la victime.

Peut-être ne devrais-je pas me poser autant de questions sur ce rêve, mais il se pourrait aussi que je devrais m'en préoccuper, car ce n'est peut-être pas un rêve prémonitoire...

vendredi 13 août 2010

Kalupto Chapitre 5

Alison pénétra dans la petite chapelle du village. Elle était vide, faiblement éclairée par les cierges disséminées dans la salle. Une seule personne se tenait debout devant l'autel. C'était Gabriel dont les vêtements noirs contrastaient avec l'environnement lumineux. Alison se rapprocha de lui.

- Que fais-tu vraiment ici ? Demanda-t-elle.
- Je me recueille. Lui répondit il, en lui tournant le dos
- Je veux dire dans cette ville...je sais que tu n'es pas ce que tu dis être.
- Personne n'est ce qu'il dit être.

Gabriel se retourna vers elle.

-Il est temps, dit il.

Alison le fixa dans les yeux.

- C'est la fin n'est ce pas ? Demanda-t-elle d'un ton grave.
- Oui. De poussière à la poussière.
- On ne peut rien pour l'arrêter ?
- Non.
- Et bien j'imagine que des adieux s'imposent.

Il lui tendit la main et elle l'agrippa sans dire un mot. La terre se mit à trembler doucement. Les murs perdaient leurs couleurs, l'obscurité se diffusait petit à petit. Une larme coula de l'oeil blanc d'Alison, mais elle restait impassible, droite. Gabriel esquissa un sourire triste.

Dans la petite ville, la nuit tomba calmement pour ne plus jamais se relever. Les vies des habitants continua pendant quelques instants, puis la chaleur monta, le coeur des villageois se réchauffa. Les cloches de la petite chapelle sonnèrent, et quand elle s'arrêtèrent, le monde n'était plus.

Fin.

mardi 22 juin 2010

Kalupto chapitre 4

Le vieux Shérif, Pat Norrington venait de terminer son cigare. Il frotta ses mains raidies par le froid hivernal. Il contempla son lieu de travail, complètement vide, à l'exception d'une cellule, sur le sol de laquelle gisait une jeune femme brune, vêtue de haillons gris. Il tira la chaise de son bureau qui grinça sur le sol. Il s'assit dessus, prit ses petites lunettes de la poche de son veston, se saisit du livre sur le bureau devant lui.

Il entendit sa prisonnière se lever difficilement. Il se tourna vers elle. Elle le fixait de ses larges yeux bleus, encore bouffis de sommeil.

- Bien le bonjour ma petite dame, lui dit-il en souriant.
- Bonjour monsieur.
- Vous n'avez pas eu trop de mal à dormir avec ce froid ? Vous n'avez même pas utilisé votre couverture et vous avez dormi à même le sol !
- Le confort m'effraye. Il endort la méfiance.
- Je comprends votre point de vue, mais un peu de confort de temps en temps ne vous ferait pas de mal, vous avez l'air bien mal en point...


Elle resta silencieuse. Ses yeux balayaient la salle rapidement.
- Vous vous appellez comment monsieur ? demanda-t-elle de sa voix cassée
- Patrick E. Norrington, à votre service. Et vous ?
- Sam.
- Juste Sam ?
- Juste Sam.

Un long silence s'installa alors dans la salle. Le vent soufflait doucement sur les branches dénudées des arbres à l'extérieur, qui dansait au contact de celui-ci, de façon régulière. La cacophonie de l'extérieur semblait si lointaine, tant le silence régnait dans la prison.

Norrington retira ses lunettes pour se masser les yeux un instant. Il les remit à leur place initiale après avoir soufflé dessus.
- Vous savez pourquoi je suis ici monsieur le Shérif ? demanda la jeune détenue.
- Oh, vous savez, je me fais vieux, ma mémoire me fait défaut sur certains points.
- Vous ne voulez pas savoir ?
- Mademoiselle, je suis shérif, pas juge. Vous avez sûrement de faire ce que vous avez fait, je serais ravis de savoir qui vous êtes, ce que vous avez fait ne regarde que vous.

Elle le fixa avec une moue de surprise, puis esquissa un faible sourire en détournant le sourire

- Allez mademoiselle, j'ai tout mon temps.
- Il n'y a pas grand-chose à raconter. Mère décédée, père alcoolique, violent, vie composée de larcins divers et varié. Rien de bien original
- Vous avez tort de prendre votre vie à la légère, chaque événements, aussi insignifiant soit-il, vous défini en tant qu'humain.
- Vous pensez ? Je pense que quelle que soit la vie qu'on mène, elle reste vide face à l'absolu qu'est la mort.
- Chacun son point de vue mademoiselle, mais je comprends parfaitement votre point de vue, une jeune fille de votre âge qui a vécu une vie comme la votre...

Sam le fixa dans les yeux un instant, puis détourna le regard.

- Vous auriez pas une clope par hasard ? marmonna-t-elle.
- Désolé ma petite, je ne fume que le cigare. Vous en voulez un ?
- Non merci. Maintenant que j'y pense, vous êtes le premier à ne pas m'avoir jugé sur mon avis.
- à propos de ?
- De la vie. Tous les autres personnes à qui je parle de ma vision sur la vie me reproche mon pessimisme, me soutiennent que la vie est bien, qu'il y a toujours pire, que je gâche ma vie à broyer du noir...
- J'ai mon avis sur la matière, c'est sûr, mais j'aime entendre plus de points de vues, si tout le monde avait le même avis, la vie n'aurait plus aucun intérêt, vous ne trouvez pas ?

Elle le fixa quelque instant, puis le gratifia d'un véritable sourire. Il trouva qu'elle avait un air enfantin tout d'un coup, comme si ses soucis s'étaient envolé, comme une enfant insouciante.

- Vous êtes croyant ? demanda-t-elle
- Oui. Pratiquant. J'ai la foi, est elle m'aide à surmonter chaque jours. Et vous ?
- Non. Moi qui croyait que tous les religieux étaient tous bornés.
- Certains le sont, mais l'homme est plus compliqué que vous ne le croyez...

*

Le vieux John était assis sur les marches d'entrée de l'épicerie. Le regard dans le vague, il faisait face à la foule de villageois qui rentraient du travail, travaillaient, discutaient, s'amusaient...

Quels insouciants se disait-il. La vie pour eux était un acquis, et il ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils ignoraient que leur existence pouvait disparaitre d'un revers de main. Peut-être était-ce mieux ainsi ? Peut-être que vivre dans l'ignorance d'un destin morbide rendrait ceux-ci plus agréable qu'en connaissance de cause ?
Il était fatigué et terrorisé, sa propre mort était dur pour lui à assimiler.

Il voulait repousser la date, changer de vie, recommencer, faire toutes les choses qui lui avait été impossible auparavant. Il maudissait sa connaissance, elle le torturait, il en savait trop pour maintenir son équilibre mental, il se sentait glisser peu à peu vers la folie.

Un jeune garçon de 9 ans à peine s'approcha de lui.
- Tu es triste monsieur ? demanda-t-il de sa petite voix aiguë.
- Oui.
- Pourquoi ?
- Tu ne comprendrais pas.
- Mais monsieur, essaye, je suis pas bête tu sais.
- Que ferais-tu si tu savais qu'un grand malheur allait se dérouler, et que rien que tu fasse ne change quoi que ce soit ?

Le jeune garçon écarquilla ses grands yeux noirs, la bouche entre-ouverte, comme s'il réfléchissait.

-Alors mon petit ?
- Je ne sais pas, mais si je devait choisir, je ferais un maximum pour que les gens soient heureux !

Le vieux John sourit tristement.

- C'est beau ce que tu dis là mon petit, ton innocence et ta naïveté n'ont d'égal que ta gentillesse.
- Tout le monde est gentil monsieur, il faut juste trouver quelqu'un avec qui partager sa gentillesse.

John posa sa main sur la tête de l'enfant.

-Va mon enfant, profite de ta vie.
- Au revoir monsieur. Ne sois plus triste pour moi s'il te plait.
- C'est promis.

dimanche 13 juin 2010

Im Weltraum nichts Neues


Le soleil filtrant à travers le vitrage teinté de la station orbitale baignait les salles d'un halo chaud. Jane essuya la sueur qui perlait sur son front alors qu'elle cultivait les divers fruits et légumes qui étaient ses seuls compagnons depuis son arrivée. Eux et les divers animaux qu'on lui avait confié bien entendu. Elle était la capitaine d'une petite arche de Noé futuriste, seule humaine sur un navire flottant dans une mer de silence.

La vie était très calme à bord du UN-Genesis IV, Jane passait le plus grand clair de son temps à écrire,  à décrire le déroulement de sa mission. Pendant son temps libre elle peignait, durant des heures, avec un soucis du détail impressionnant, grattant, recommençant indéfiniment la même courbe, les mêmes traits. Il lui arrivait aussi de se pencher vers la terre, que l'on voyait à travers le sol de la salle d'observation et de rêver de la terre qu'elle connaissait, qu'elle aimait, qu'elle détestait, qu'elle avait parcourut durant sa vie, qu'elle connaissait bien et peu à la fois. Des sentiments se mélangeait dans son esprit et il lui arrivait de pleurer, seule, les yeux fermés, en fredonnant une chanson doucement.

Walk in silence...
Don't Walk away in silence...
See the danger...
Always danger...
Endless talking...
Life Rebuilding...
Don't Walk away...


La musique se mettait à jouer dans sa tête. Les percussions tambourinait dans sa tête et, les yeux fermé, elle était de retour chez elle, avec ses amis, sa famille... Puis elle revenait à elle, dans ce chateau mécanique.
Elle était bien au sommet de l'existence terrestre, une reine de fortune seule sur son trône.
Puis, elle ouvrait les yeux, et regardait le globe inerte qui était autrefois le berceau de la vie, son ancienne maison, la terre.

Paroles de "Atmosphere" Joy Division.

lundi 15 mars 2010

Kalupto Chapitre 3

Alison était rentré chez elle avec l'étranger. Ils s'étaient fixés dans les yeux pendant un instant qui paru durer une éternité. Une sorte de danse s'était alors mise en route, Alison tourna plusieurs fois autour de l'homme vêtu de noir tout en le suivant du regard. Elle avait des attitudes presque félines, tendue, prête à bondir, exagérant chaque pas. La tension qui régnait dans la salle était presque palpable, et un combat silencieux et immobile semblait se dérouler entre deux fauves déguisés en humains.

Soudain elle passa à l'attaque. Elle l'agrippa par derrière, ses mains serpentant lentement le long de son torse. Il restait immobile, de marbre face à ses caresses. Elle le jeta sur son lit et il se laissa docilement dominer. Elle lui bondit dessus, toujours avec une souplesse digne d'une panthère. Elle ouvrit un à un les boutons de la chemise de l'étranger. Son souffle chaud effleura sa peau alors qu'elle glissait ses lèvres sur sa poitrine. Le corps de l'homme était glacé et aucune caresses ne suffisait à le réchauffer. Au bout de quelques instants, elle s'arrêta, le fixa droit dans les yeux et pris la parole.

- Au fait, je ne sais toujours pas ton nom étranger.
-Gabriel, répondit-il.

*

Il était maintenant quatorze heure et la petite ville était vivante. Tout le monde vaquait à ses occupations, dans un petit brouhaha agréable.
Alison fumait en observant toutes ces petites fourmis, travaillant dur, vivant leur monotone vie, comme tous les jours, sans se poser de questions, insouciantes du monde qui les entourait.
Comme elle aurait aimé jouir d'une vie banale comme la leur. Une maison, des enfants, un mari simple, une vie banale, car pour elle qui ne connaissait pas la banalité, elle avait un attrait spécial pour celle-ci.

Elle jeta son mégot sur la chaussée et pénétra dans le saloon.
à l'intérieur, les discussions allaient bon train, comme à leur habitude. Une forte odeur de tabac flottait dans la salle, et la fumée était si dense qu'elle formait un brouillard qui transformait tous les occupants éloignés en formes indéfinissables.

La porte s'ouvrit violemment et un homme entra en trombe, essoufflé et suintant, une expression d'horreur lui tordant le visage.

- ça y est ! S'écria-t-il.

Un des clients se tourna vers lui.

- Qu'est ce qu'il "y est" ?
- La fin ! Je l'avais prédis ! La fin est proche !
- La fin du monde ? lui répondit le client en riant
- Vous avez tort de rire ! Repentez-vous !
- Et qu'est ce qui vous fait dire ça ?
- Vous ne le sentez pas ? Regardez à l'intérieur de vous-même, vous saurez.

Le patron choisit ce moment pour se diriger vers l'homme.

-John, je t'aime bien, mais il faut que tu y ailles, tu fais peur aux clients.
-Mais Albert, le monde doit savoir ! Les gens doivent accepter et se préparer pour l'autre vie !

Le patron agacé poussa l'étrange homme hors du bar, et l'accompagna dehors.

Alison se rapprocha du client qui observait la porte d'où était sortit les deux hommes.

- Ne faites pas attention à John, il n'est pas méchant, juste un peu fou.
- Ne vous en faites pas, j'ai l'habitude, je suis psychiatre.
- Je me présente, George Mac Dougall.
- Alison White.
- Enchanté mademoiselle White.

Ils restèrent silencieux quelques secondes, puis il reprit la parole.

- Ce n'est pas de la mythomanie.

- Comment ?

- Votre John. Son comportement fait plutôt penser à de la schizophrénie.

- Une double personnalité ?

- Non, c'est une erreur assez commune de confondre la schizophrénie et le dédoublement de personnalité. Les deux sont des maladies mentales différentes. La paranoïa et le délire sont des symptôme assez caractéristique de la schizophrénie pseudonévrotique.

-Donc John est un schizophrène.

- C'est possible, mais une chose me choque.

-Quoi donc ?

- Il semble tellement croire à ses propos, qu'on a presque envie d'y croire à notre tour.

- Vous êtes un homme de foi ?

- Non, mais il n'est jamais trop tard pour changer d'avis...

mardi 2 février 2010

Kalupto Chapitre 2


Dessin d'Apolline

Quand il arriva dans la ville, un vent glacé soufflait doucement. Cependant, stoïque, il marchait tout droit, d'un pas décidé, imperturbable. Ses pas émettaient un son de craquement sur le sol caillouteux. Le silence régnait toujours dans les environs. Seul le vent poussait de petites plaintes en filtrant à travers les fondations en bois. Ses longs cheveux noirs lui fouettaient le visage à intervalles de temps réguliers en virevoletant dans le vent. Alors qu'il passait devant l'épicerie, il tomba nez à nez avec une femme rousse d'une grande beauté.

- Je ne vous ai jamais vu dans le coin vous lui dit-elle d'une voix fatiguée.

L'homme aux longs cheveux noirs resta silencieux, la fixant de ses yeux noirs qui luisaient dans l'ombre du chapeau sur son visage.

- Que se passe-t-il étranger ? Muet ?

Il prit enfin la parole, sa voix était douce.

- Je suis un musicien voyageur, je voyage de ville en ville pour partager le son de la musique.

- Ne le prenez pas mal, mais je doute que ça intéresse quelqu'un ici, d'écouter de la musique. Les gens de cette ville sont trop pourri pour apprécier la bonne musique.

-Vous semblez bien cynique. La musique réveille la beauté dans les gens.

- Les gens de cette ville ne sont pas beau, bonne chance pour réveiller quelque chose qui n'existe pas. Vous allez jouer où ?

- La où on voudra de moi.

- Je ne vous promet rien, mais le patron du bar où je travaille engage parfois des musiciens, je peux essayer de vous arranger quelque chose.

L'homme la fixa et esquissa un maigre sourire.

- Vous voyez, au moins une personne dans cette ville est belle, et je n'ai même pas encore commencé à jouer.

*

Le bar était très peu fréquenté à cet heure matinale, cependant, certains lève-tôt ce réunissaient pour discuter autour d'un café en famille, entre amis.
Deux amis tenaient une discussion animée.

- Donc selon toi, si une force mystique existait, un dieu ou quoi que ce soit, et qu'il avait des avatars, ceux-ci abuserait de leur pouvoir ?

La serveuse déposa deux pichets de bière à côté d'eux en souriant au plus jeune des deux.

- Mais oui Alex, c'est évident. Si tu étais un de ces avatars, n'abuserais-tu pas de ton status ?

-Moi oui Albert, mais je suis un humain, dans le cas où une force mystique existait, elle ne désignerait pas un humain pour la représenter !

- Pourquoi ?

- Mais parce que l'homme est l'être le plus cupide qu'il soit !

- Oui, mais qui l'empêche de créer un homme sans cupidité ?

- Mais alors s'agirait-il vraiment d'un homme ?

La porte du bar s'ouvrit et un vent glacial se diffusa dans la salle réchauffée par la chaleur humaine. Tout le monde se tourna pour observer l'étranger qui venait de pénétrer la salle. Ses bottes claquant sur le sol, il baissait légèrement la tête, ses yeux et une partie de son visage était couvert d'ombres et de cheveux qui lui cachait des parties du visage. Il se dirigea vers le patron, qui se tenait derrière le comptoir. Il lui adressa la parole et il commencèrent à discuter. Presque tout le monde avait l'oreille tendue, mais ils parlaient doucement, de telle façon qu'il était impossible de les entendre, à moins de se situer à moins d'un mètre d'eux.

Quand ils eurent finit de parler, l'étranger monta sur la petite estrade au fond du bar, sortit sa guitare, une belle guitare rouge bordeaux avec des cordes dorées. Il fit un accord et le silence total se fit, même le groupe bruyant à côté de l'estrade se tu immédiatement. Il se mit à chanter de sa douce voix mélancolique.

It's the end of the world, and it's a long day
It's the end of the world, birds of prey
Believe what you may, you wont push it away
Times a' coming, the clock's a' ticking
It's the end of the world, and it's a long long day...

Le monde s'étaient arrêté dans la salle, plus rien ne bougeait. Tout le monde était agrippé à ses lèvres, leurs yeux et leurs oreilles en symbiose avec la voix de l'étranger , sa guitare et son aura mystique. Il n'avait pas une voix extraordinaire, mais quelque toucha leurs coeurs respectifs.

Il termina, rangea son instrument et se dirigea vers la porte où l'attendait Alisson. Il sortirent tout les deux sans dire un mot.
Après un moment de silence, les gens se reprirent leurs conversations.

*


mardi 19 janvier 2010

Kalupto Chapitre 1




Elle écarta d'un revers de la main l'ignoble masse qui suintait, la tête sur son sein. Elle ne ressentait même plus de dégoût envers sa clientèle.
Le père d'Alison l'avait abandonnée dés son plus jeune âge, elle avait dû gagner sa vie comme elle pouvait. Avec sa peau blanche et laiteuse, ainsi que ses beaux cheveux roux, elle attirait beaucoup de clientèle. Une seule chose étrange brisait son charme indéniable, son oeil gauche était complètement blanc, sans iris ni pupille, ce qui lui donnait un air mystérieux. Elle le cachait généralement avec ses cheveux, bien que ses clients habituels, assoiffés de chair, étaient préoccupés par autre chose que son oeil.

Il faisait sombre dans sa chambre, à part les doux filets de la lumière qui filtraient à travers les volets. Il faisait chaud et humide, malgré le temps hivernal qui régnait à l'extérieur. Elle aimait l'hiver, tout était calme, le calme était son seul véritable ami. Il ne lui réclamait rien, et elle lui rendait la pareille, une des rares relations saine dont elle jouissait. Elle se tourna vers le petit homme chauve qui gisait sur le lit à côté d'elle. Elle le tapota du doigt et devant l'absence de réponse elle se leva, enfila ses sous-vêtements, sa robe noire. Elle prit ensuite congé du monsieur, non sans lui avoir fait les poches.

Une fois dehors, elle profita un instant de la bise fraiche qui lui caressait la joue. La rue était silencieuse, morte, un début de journée hivernale normale. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de contempler la ville comme si quelque chose allait se passer. Elle ne put réprimer un profond sentiment de regret. Alison ne connaissait pas sa provenance, et elle le chassa de son esprit pour enfin se mettre en marche. Au loin, un chien poussa un long hurlement...

*

Il avait voyagé à bord de ce camion pick-up depuis un moment, et il n'avait toujours rien dit au propriétaire du camion en question, un vieil homme à l'air sympatique, au cheveux grisonnants et aux petits yeux intelligents perdu au beau milieu des gravures des âges qui donnaient du caractère à son visage anguleux. Le vieillard était intrigué par ce jeune homme qu'il avait pris en stop. Celui-ci était entièrement habillé en cuir noir, avec comme couvre-chef un chapeau de cow-boy, noir lui aussi, d'où pendaient des longs cheveux noirs et fins qui serpentaient sur ses joues comme un filet d'eau sombre. Sa peau était d'une étrange pâleur, et ses lèvres roses à la limite du rouge luisaient, en contraste avec son visage blanc. A ses pieds se trouvait un étuis de guitare, noir lui aussi.

Le vieillard en déduisit qu'il devait faire partie d'un quelconque groupe de musique. Il voulait lui parler, mais quelque chose en lui l'en empêchait, quelque chose qui le rendait inaccessible. Il se contenta donc de conduire vers sa destination, sans dire un mot...

*
Alison traversa la rue déserte pour entrer dans l'épicerie où l'épicière, une vieille dame à l'allure sévère, l'accueillit avec un mince sourire.

- Bonjour Alison.
- Bonjour madame Goldberg.

La vieille épicière était une très belle femme qui s'était transformée à la mort de son mari, quelques années auparavant. Elle s'était renfermé sur elle-même et s'était changé en une vieille aigrie, associale et bougonne, que tout le monde prenait bien soin d'éviter soigneusement.

L'épicière appréciait la présence d'Alison. Malgré son métier, dont elle n'approuvait pas, elle aimait bien cette petite rousse, calme et respectueuse.
Elle voyait bien que la jeune fille avait vécu son lot d'évènements horribles, et elle respectait son courage. Depuis la mort de son mari, madame Goldberg ne s'était attachée à personne, s'éloignant petit à petit de ses proches, mais avec Alison, c'était différent. L'épicière voyait en elle la fille qu'elle n'avait jamais eu. Alison attrapa deux bières et un paquet de cigarettes et les déposa sur le comptoir. L'épicière la fixa dans les yeux.

- Tu sais que ces saloperies te tueront.
- La vie aussi madame Goldberg.

*
Le vieillard regarda le jeune homme aux longs cheveux noirs s'éloigner dans la direction de la petite ville devant laquelle il venait de le déposer.
Il était descendu sans dire un mot, après avoir pincé le devant de son chapeau en signe d'adieu. En le regardant partir, le vieillard eu un pincement au coeur, un sentiment de nostalgie qu'il ne s'expliquait pas. Il se gratta la tête et se remis au volant de sa voiture. Il toussota et reprit sa route.

*

mardi 12 janvier 2010

Born on a dark sunday



Pour ceux qui ont pas fait pattes de mouche deuxième langue :

Born on a dark sunday :

She was born on a dark sunday
She took her first breath
The day where all fades away
When the week comes to meet its death

She took her first step in this world
The day her grand-father took his last
She walked towards her future, bold
While someone was forced into the past

Past present future flashed before her eyes
When she left this world, she spoke, with no fear in her
Baring a smile, ignoring the cries
At the start of a new year and a bright new future.

mardi 5 janvier 2010

Shot in the back of the head Chapitre final

Pendant six semaines, je n'ai pas parlé à Helena, repoussant à chaque fois mon appel, par fierté ou parce que je suis borné. Je me décide enfin à l'appeler, après plus d'un mois de silence. Malheureusement, un voix m'informe que son numéro n'est plus attribué. D'abord décontenancé, je décide d'aller la voir à son travail, mais là, je ne la trouve pas. J'interpelle mon interlocuteur de l'autre soir, qui fume devant le restaurant.

- Ah ! Mais c'est mon ami le journaleux !
-Oui, bonjour. Je cherche Helena, vous l'avez vue ?
-Elle a démissionné il y a deux semaines ou un truc dans ces eaux là.
- Démissionné ?
- Oui, après avoir piégé la bouffe de cinq client bien sûr. Elle m'a dit qu'elle déménageait. Elle a bien fait, parce que le patron veut sa peau maintenant.

Il éclate de son rire narquois.

- Et vous savez pas où elle a déménagé ?
- Non, désolé mon gars.

Il me tend son paquet de cigarette.

-Non je ne fume pas, merci. Merci pour votre aide, au revoir.
-Salut mon pote, porte-toi le moins bien possible.

Et je l'entends rire bruyamment alors que je m'éloigne.

__________________

Je ne me souviens plus trop de ce que j'ai fait en rentrant, épuisé. Durant les quatres mois qui ont suivit j'ai fait des recherches pour trouver Helena. Elle a disparut. J'ai demandé à Jim d'utiliser son contact dans la police pour qu'il essaye de la localiser, mais il ne m'a toujours pas recontacté. Je suis rentré chez moi, et j'ai sûrement erré un instant sur internet, puis j'ai dû m'affaisser sur mon lit.

Quand je me réveille, elle est là, à côté de moi, assise sur le bord de mon lit. Elle a un air grave. Elle ne sourit pas, et reste immobile à me regarder. Elle est très pâle. Nous nous fixons un moment, sans dire un mot, puis, je me décide à prendre la parole.

- Où étais-tu ?
- J'avais besoin de partir.
-Je suis vraiment désolé tu sais. Je m'en veux de ne pas avoir été plus compréhensif.

Elle tend sa main pour me caresser le visage. Sa main est froide. Elle me sourit.

-Je sais, dit-elle, Il est temps d'y aller.


_______________________

Je l'ai suivit sans poser de questions. Elle m'a emmené dans un vieux bâtiment pas loin de chez moi. Il me semble étrangement familier. Je lui demande quelle en est la nature.

-C'est une très vieille bibliothèque.
- Ah oui, je me souviens être venu ici étant petit.
- Ils veulent la raser pour en faire un centre commercial. Nous allons le brûler.

Je pense à protester, mais je me ravise. Je l'aime, elle m'aime, et je ne gâcherais pas tout ça pour un conflit d'idéologie. Elle me tends un briquet et une bombe de déodorant.

- Pourquoi tu ne t'en occupe pas toi ? lui demande-je

Elle détourne le regard et marmonne "Je ne peux pas"

Je prend les deux outils et me met à l'ouvrage. Je commence avec les bureaux de la salle d'étude, puis je passe aux étagères qui sont toutes vides. Tout ce vieux bois crépite doucement au contact des flammes qui serpentent lentement, léchant les surfaces. Soudain, mon téléphone portable sonne. Je le sors de ma poche. C'est Jim. Je le décroche.

- Allo ?
- Oui mon vieux, c'est Jim. J'ai une mauvaise nouvelle pour ton amie.
- T'inquiète pas mon pote, ça va, elle est avec moi.

Jim marque une pause puis reprend la parole.

- J'ai retrouvé ta Helena Kandinski. Elle a fait une tentative de suicide. Elle est dans le coma.
- Mais puisque je te dis qu'elle est l...

Je retroune et elle n'est plus là. Je lâche mon portable et je me met à courir tel un fou furieux dans les allées de la bibliothèque. Aucunes traces d'Helena. Je retourne chercher mon portable. Jim parle toujours.

- Qu'est ce qu'il t'arrive mon vieux ?
- Elle était là...à l'instant...c'est pas possible....
- Qui, Helena ?
- Oui

Des larmes commencent à couler le long de mes joues.

- Hey, je pense que tu t'es tellement attendus à ce qu'elle reviennent que tu t'es imaginé qu'elle était là. J'ai entendu parler de gens qui voient des proches morts depuis longtemps à force de ne pas accepter leur disparition. Une sorte de mythomanie.
- J'ai imaginé qu'elle était là ?
- Tu sais, je vais t'aider. Elle n'est pas morte, je te soutiendrais jusqu'à ce qu'elle se réveille. Je te soutiendrais...
- Merci Jim, t'es un vrai pote.

Je raccroche mon portable. Autour de moi, c'est maintenant un brasier, je n'ai aucune issue.
Je m'allonge sur le sol en bois et je me laisse bercer par le crépitement du bois. Je m'endors calmement.



Fin.

lundi 4 janvier 2010

Ground control



Il était maintenant le seul être vivant à bord. Autour de lui, une mer de silence infini régnait. Tout flottait au ralenti dans cette capsule spatiale, et malgré l'absence totale de vie autour de lui, il se sentait bizarrement serein. Seul face à l'absolu, l'infini vorace et extraordinaire.

Suite à un étrange virus, les membres de son équipage s'étaient lentement éteint les uns après les autres. Jusqu'à ne laisser que lui, fourmi dans l'océan métaphysique qu'est l'espace. Il menait son voyage comme prévu dans le programme spatial dans lequel il s'était enrôlé une éternité auparavant. Lui et le reste de l'équipage avaient été envoyé dans le but d'explorer les confins de leur système, et tout c'était bien déroulé jusqu'à leur arrivée à la limite du système solaire, après quoi ses camarades étaient tombés face à un mal que même lui, le médecin de bord, n'avait pas réussit à identifier. Il continua tout de même à envoyer des rapports à l'équipe resté sur terre.
Il s'était résolu, et il attendait sereinement sa mort certaine, jour après jour, ignorant quand et comment elle aurait lieu.

Au bout d'un mois, il sentit ses forces l'abandonner petit à petit, comme une grande fatigue après un long effort. Se mouvoir devenait de plus en plus difficile. Il s'approcha finalement de la console de transmission et laissa son dernier message.

"Contrôle, dites à ma femme que je l'aime énormément."

Il s'assit, joint les mains sur ses genoux, relâcha sa tête en avant, et poussa un long soupir.

Dans l'espace infini, la mer de silence régnait, une fourmi s'éteint sur son radeau de fortune et flotta à la dérive.

dimanche 20 décembre 2009

Farewell my black ballon.



J'ai beau m'y attendre, elle m'arrache un morceau d'âme à chaque fois. Je l'écoute attentivement tous les soirs quand elle vient, elle se fait attendre, mais elle arrive toujours au bout d'un moment.

Je laisse ses paroles pénétrer ma peau, comme une aiguille de son, perçant mon épiderme sans douleur aucune. La première fois que je l'ai écouté, elle m'était indifférente, similaire aux autres, banale, simple. Mais à force de l'écouter, je m'y suis attaché. Elle est devenue ma compagne de tous les jours, mon amour inséparable, la raison pour laquelle je me levais le matin, la raison pour laquelle je travaillais.

Et puis un jour, je ne l'ai pas écouté. Je l'ai oublié, et le lendemain, je l'ai oublié encore une fois. Puis au fil des jours je l'ai complètement délaissé...

Puis un jour, au détours d'un rayon, je l'ai ré-aperçu, et ce fût le coup de foudre à nouveau, mon amour passé est ré-apparut dans un tonnerre de flammes passionnelle. Je me suis saisis du CD et je l'ai acheté. Le soir venu, j'ai l'ai écouté maintes fois, et je me suis endormis au son de la guitare que j'aimais tant...

jeudi 17 décembre 2009

Miyako

La lame pénétra sa poitrine, il baissa la tête pour contempler les dégâts, le regard noyé dans une brume opaque. Ses bras tombèrent, tels des membres de marionnette à laquelle on aurait sectionné les fils, et son sabre chuta sur le sol humide et boueux.

Il releva la tête vers son adversaire, une femme aux yeux noirs, aux lèvres crispées et aux sourcils froncés. Ses longs cheveux noirs étaient coiffés en chignon, et son maquillage commençait à s'estomper face aux attaques répétées de la pluie.

Elle retira son arme du corps de l'homme lentement et il tomba à genoux. Un filet de sang coula de sa bouche et il l'essuya du revers de la manche de son kimono blanc.

Le tonnerre grondait et le kimono rouge sang de la femme semblait luire à la lumière des éclairs. Il cru voir une larme couler sur la joue de son adversaire, mais en observant son visage impassible, il se demanda s'il ne s'agissait pas plutôt d'une goutte de pluie.

Elle se rapprocha de lui calmement, son kimono ondulant sur le sol. Elle se tenait droite, stoïque, fière, ses deux bras au long de son corps, tenant le sabre de la main gauche.
Il toussa bruyamment, et une gerbe de sang jaillit de sa bouche pour s'étaler par terre, puis se mélangea à la boue.

Elle posa sa lame sur l'épaule de l'homme, et il la fixa dans ses yeux durs.

- Miyako, si tu savais comme je m'en veux. Dit-il d'une voix enrouée.
- Il est trop tard pour te repentir Noboyuki, tu as tué mon mari, tu as de loin dépassé le point de non-retour.

Il détourna les yeux en se mordant la lèvres inférieure. Une larme coula le long de son visage pour atteindre sa bouche et y laisser un goût salé.

- Une dernière chose à ajouter Noboyuki ?

Il la regarda, les yeux brillants de larmes, tremblant de froid et de peur.

- Si tu savais comme je t'ai aimé Miyako...

D'un coup sec elle trancha son cou et sa tête alla s'écraser sur le sol plus loin.
Elle fixa son cadavre un moment tandis qu'il s'affalait lentement, puis, elle tourna les talons, s'éloigna lentement, et d'un geste rapide, glissa le sabre de son mari dans son fourreau.

dimanche 6 décembre 2009

Shot in the back of the head Chapitre 5

Je retrouve des sentiments très adolescents quand j'attends Helena devant le restaurant où elle travaille. Une fois qu'elle sort, elle m'amène à un défilé de mode. D'abord dubitatif, je me laisse convaincre par la promesse d'une surprise. En attendant le début du défilé, j'entame une conversation.

- Tu travailles le samedi ?
- Tu l'as bien vu non ? Le restau où je travaille paye double les week-ends. Tout le monde n'a pas la chance de bosser pour un grand journal.
- Si tu voyais la tête de mon patron, tu serais heureuse de travailler pour ce restaurant. Sinon, c'est pourquoi tous ces actes de vandalisme ?
- C'est à dire ?
- Tu sais...Le défilé canin, le tournois de loto...
-Ah...Chaque nuits de semaines et chaque journées de week-end, je les passe à servir des cons matérialistes et puérils bourrés aux as. Donc, le reste du temps, je sabote leurs mascarades ridicules.
- D'accord...sinon, tu aimes la mode ou...
- Chut, ça commence, tu verras.

La salle s'obscurcit un peu pour focaliser l'attention sur l'estrade qui est maintenant éclairée par une dizaine de projecteurs de couleurs différentes.
Le premier modèle se met à marcher, au milieu d'une foule admirative. Bizarrement, il semble plutôt mal à l'aise et peine à bouger, le deuxième s'engage et manque de tomber à la renverse, mais parvient à tenir debout, avec des difficultés. Dans l'assemblée, on commence à murmurer.
Soudain, le troisième modèle, qui s'est pressé sur les talons de ses collègues glisse sur quelques mètres après quoi il tombe sur le deuxième qui, déséquilibré, accompagne sa chute.
Un jeune homme coiffé d'une casquette nike et d'un micro court au secours des modèles et dérape pour finir sa course dans la foule. Des cris indignés s'échappent de la foule qui, incrédule, assiste à un bien étrange spectacle. Je me tourne vers Helena qui se délecte de la scène en souriant. Elle se tourne vers moi et dit.

- C'est fou ce qu'on peut faire avec un peu de cire.

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Pendant le mois qui a suivit, les sabotages se sont succédé, du remplacement de cigares de juges par des pétards de farces et attrape, au remplacement de sauces par du laxatif pendant une réception, en passant par le bombardement aux boules puantes de la salle des congrès annuel des forces de l'ordre, j'ai assisté Helena dans ce qui était un festival de mauvais goût et de coups bas. Un jour cependant, alors que nous dessinions au spray sur un magasin apple, un garde de sécurité nous surprit, et dans notre fuite, dégaina son arme de service et tira plusieurs coup hasardeux dont un atterrit tout de même dans le mollet d'Helena. Une fois rentré chez elle, je proposa un arrêt temporaire des activités, histoire de se faire oublier. La réponse fût immédiate.

- Tu te fous de moi ? Ma guerre ne s'arrêtera pas pour une broutille comme celle-là !
- Ta guerre ? Tu plaisante ?
- J'ai l'air de plaisanter ? Je suis prête à mourir pour ouvrir les yeux de cette société puérile !
- Qui est puéril entre la société qui vit comme un troupeau de mouton et la nana qui rase des chiens pour lui ouvrir les yeux ?

Elle me fixa un instant pour reprendre de plus belle.

- Je ne te permet pas de me juger, espèce d'esclave de la société !
- Je suis un esclave ? Au moins j'accepte ma situation au lieu d'essayer de forcer les gens à changer d'avis !
- Tu abandonne avant même d'essayer, bel esprit ! De toute façon, c'est clair, soit tu es avec moi, soit tu es contre moi.
- Si par contre toi, tu veux dire que je souhaite que tu n'aies pas d'accident mortel, alors oui, je suis à 100% contre-toi.

Elle se tût, une moue de désapprobation sur son visage et elle pointa la sortie du doigt.

-Sort de chez moi.

jeudi 3 décembre 2009

Shot in the back of the head Chapitre 4

Une autre journée de travail passionnante. Je couvre aujourd'hui un tournois de loto. Un sujet en or. J'entreprends de dessiner sur mon calepin prévu pour mes notes. Mon rédac' en train de mourir éventré. Mon rédac' se faisant violer par un caniche. Mon rédac' chef tombant par la fenêtre du 18e étage... Les chiffres prononcés de façon monotone par le responsable résonnent dans ma tête. Je suis pris d'une envie irrésistible de lui enfoncer son micro où je pense.

Mais soudain, une chose inattendue se produit. Une série de "bip" bruyants se font entendre, et la salle devient silencieuse. Puis, la machine qui trie chiffres du loto explose, projetant une multitude de balles sur le public affolé qui se met aussitôt à courir dans tous les sens. Au milieu de cette pagaille, une silhouette demeure immobile. Je constate sans surprise qu'il s'agit d'Helena qui me fixe. Au bout de quelques instants elle tourne les talons et se dirige vers l'escalier de secours que bizarrement personne n'a pensé à utiliser. Je me précipite à sa poursuite. Arrivé dans l'escalier, je la trouve appuyé contre le mur. Elle me fixe sans dire un mot, avec un regard dur, son visage ne traduisant aucunes émotions. Je m'approche d'elle en la fixant droit dans les yeux. Mon visage est maintenant à quelques centimètres du sien.

Nous nous fixons sans un mot, sans qu'aucun de nous deux ne détourne le regard, ou même ne cligne des yeux. Je pose ma main sur le mur, à côté de sa tête et elle me bondit presque au visage, m'embrassant à pleine lèvres, tellement fort que s'en est presque douloureux. C'est un baiser intense, elle me mord la lèvre inférieure en m'agrippant la tête des deux mains. Je la prend lentement dans mes bras. Mes mains glissent sur sa peau douce. Je m'approche encore plus d'elle de façon à la plaquer contre le mur. Sa jambe droite se referme sur moi. le baiser cesse. Elle se rapproche de mon oreille pour murmurer.

-Emmène-moi loin d'ici.

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La nuit qui s'ensuivit est passé comme un rêve,une transe érotique où les sons et les sensations se mélangeaient dans une soupe métaphysique. Elle s'agrippait à moi d'une force tel que j'avais des problèmes pour respirer, mordant ma chair, s'accrochant et embrassant toute la surface de mon corps. Nous nous sommes mélangé, j'avais l'impression de flotter, de passer du statut d'acteur au statut de spectateur, plus maitre de mes actions, de ne plus être un être physique, mais tel un électron dans l'air. Emporté, je n'ai rien pu faire, le courant était trop fort. J'étais submergé par une sensation de bien-être envahissante, j'ai quitté la terre et je me suis perdu dans l'immensité de l'espace.

Puis j'ai chuté, chuté, pour m'écraser lourdement sur le sol. Tout s'est mis à tourner autour de moi, très vite d'abord, puis de plus en plus lentement pour enfin s'arrêter. Elle a poussé un long soupir tremblant et elle s'est écroulé sur moi. Je l'ai prise dans mes bras et je sentais son coeur battre à toute allure. Elle tremblait. Au bout d'un moment, elle leva sa tête et me dit.

- Ne me trahis jamais s'il te plait.

Je lisais un trouble que je ne m'expliquais pas sur son visage.

- Pourquoi te trahirait-je ?
-Tu jures de ne jamais me trahir ?

Elle me fixait sans ciller. Je contemplas ses yeux bruns un instant et je lui répondis.

- Je jure de ne jamais te trahir.

Elle me bondit une nouvelle fois au visage, m'embrassant tendrement, puis elle se blottit sur ma poitrine, et au bout de quelques minutes elle dormait.

Quand je me réveille, il fait déjà jour. Elle est partie, laissant un mot sur mon ventre.
"Partie au boulot, viens me chercher à 18h."
J'enfile à la va-vite mes vêtements et je sors de chez moi.

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- T'as l'air en forme aujourd'hui champion ! s'écrie Jim quand il me voit. Ton patron est mort ?

Il éclate de rire.

- Dans mes rêves.
- Alors quoi ?
- C'est personnel mon vieux.
- Ah je comprends ! T'as promené popol. Tu peux me le dire ! On est pote non ?
- Un gentleman n'embrasse pas pour en parler ensuite.
- Non, mais il peut le mimer explicitement non ?
- Je crois que le concept de gentleman t'échappe.
- Non, c'est juste que ce concept a été inventé par des vieux hypocrites efféminés. L'homme est un animal, le nier revient à se voiler la face.

J'émets un sifflement.

- Bah dis-donc, ça chauffe là-haut !
- Calme ton sarcasme mon ami sinon tu vas voir de quel bois je me chauffe.
- Reprends ton souffle Einstein, tu vas péter un neurone !

Jim se met à me fixer, l'air dur. Je soutiens son regard avec le sourire.
Il se met à sourire à son tour, puis il rit.

- Tu me raconte alors ?
- N'insiste pas.
- Et si je te paye une bière ?

Je garde le silence

- Deux.

Je garde toujours le silence.

-Trois ?
- Si tu insistes, je dois pouvoir faire une exception...


jeudi 26 novembre 2009

Morning soup

Ma carte de metro magnétique ne marche pas. Encore une bonne journée qui commence. Je passe par dessus le tourniquet pendant que le gars derrière moi pousse un soupir. "Va te faire voir gros lard." Je ne le dis pas, mais je le pense très fort. Me voilà dans la rame de métro, à moitié réveillé, à moitié rasé, à moitié coiffé, et complètement en retard pour le boulot une fois de plus.

Je suis en face d'une femme dont le décolleté plongeant ne laisse pas grand chose à l'imagination. Je pense que peu d'homme se plaindraient d'un tel spectacle. Le problème cependant c'est de ne pas pouvoir toucher. Quatrième station. La rame se remplit peu à peu. Cinquième, sixième station. Le verre est plein, mais ça n'empêche pas quelques imbéciles de tenter de monter quand-même, en prenant bien le soin de pousser tout le monde au passage. Je suis maintenant collé à miss vue plongeante, ce qui, je dois l'avouer, est tout sauf désagréable... Mes fantasmes se mettent lentement en route.

Je m'imagine en train de la caresser tendrement en sentant son souffle chaud pendant qu'elle s'affaire à me dévorer lentement le cou. Ma main glisse le long de son échine et atterrit dans sa culotte et j'entreprends de lui caresser...

Je me rend compte que j'ai dépassé ma station d'arrivé, je sors en donnant des coups de coudes aux merdeux qui tentent de rentrer alors que j'essaye de sortir. Je me dirige vers la sortie de la station rapidement, j'ai déjà vingt minutes de retard. Dernier virage avant la sortie et...je me fais stopper net dans mon élan par un petit homme moustachu et bedonnant.

Contrôle des titres de transports.

lundi 9 novembre 2009

mirari

J'aurais dû m'en douter. En rentrant dans la salle de bain je le savais déjà. Je savais qu'il serait là pour me narguer. Avec son regard accusateur, les yeux rivés sur mon visage encore bouffit de sommeil, mes yeux hagards, mes boutons rouges, mes cheveux gras, mes taches de rousseurs, mes seins asymétriques, mes kilos en trop et j'en passe.

Il était là tous les matins, je voulais le gifler, le sommer de regarder ailleurs, de s'en aller, de trouver une autre victime que moi. J'en avait assez, il ne me laissait aucun répit, m'agressant silencieusement, détruisant mon ego, muet comme une carpe, assassinant mon amour-propre de son regard perçant. Il avait beau ne rien me dire, je sentais comme un reproche dans son regard, et il m'exécrait. J'essayais de ne pas y prêter attention, de l'ignorer dans son jugement, mais rien n'y faisait, son regard m'obsédait toujours autant.

Un jour j'en eu assez, et je fis retirer le miroir de ma salle de bain, mon reflet ne m'oppresserait plus, je l'avais évincé.