dimanche 6 décembre 2009

Shot in the back of the head Chapitre 5

Je retrouve des sentiments très adolescents quand j'attends Helena devant le restaurant où elle travaille. Une fois qu'elle sort, elle m'amène à un défilé de mode. D'abord dubitatif, je me laisse convaincre par la promesse d'une surprise. En attendant le début du défilé, j'entame une conversation.

- Tu travailles le samedi ?
- Tu l'as bien vu non ? Le restau où je travaille paye double les week-ends. Tout le monde n'a pas la chance de bosser pour un grand journal.
- Si tu voyais la tête de mon patron, tu serais heureuse de travailler pour ce restaurant. Sinon, c'est pourquoi tous ces actes de vandalisme ?
- C'est à dire ?
- Tu sais...Le défilé canin, le tournois de loto...
-Ah...Chaque nuits de semaines et chaque journées de week-end, je les passe à servir des cons matérialistes et puérils bourrés aux as. Donc, le reste du temps, je sabote leurs mascarades ridicules.
- D'accord...sinon, tu aimes la mode ou...
- Chut, ça commence, tu verras.

La salle s'obscurcit un peu pour focaliser l'attention sur l'estrade qui est maintenant éclairée par une dizaine de projecteurs de couleurs différentes.
Le premier modèle se met à marcher, au milieu d'une foule admirative. Bizarrement, il semble plutôt mal à l'aise et peine à bouger, le deuxième s'engage et manque de tomber à la renverse, mais parvient à tenir debout, avec des difficultés. Dans l'assemblée, on commence à murmurer.
Soudain, le troisième modèle, qui s'est pressé sur les talons de ses collègues glisse sur quelques mètres après quoi il tombe sur le deuxième qui, déséquilibré, accompagne sa chute.
Un jeune homme coiffé d'une casquette nike et d'un micro court au secours des modèles et dérape pour finir sa course dans la foule. Des cris indignés s'échappent de la foule qui, incrédule, assiste à un bien étrange spectacle. Je me tourne vers Helena qui se délecte de la scène en souriant. Elle se tourne vers moi et dit.

- C'est fou ce qu'on peut faire avec un peu de cire.

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Pendant le mois qui a suivit, les sabotages se sont succédé, du remplacement de cigares de juges par des pétards de farces et attrape, au remplacement de sauces par du laxatif pendant une réception, en passant par le bombardement aux boules puantes de la salle des congrès annuel des forces de l'ordre, j'ai assisté Helena dans ce qui était un festival de mauvais goût et de coups bas. Un jour cependant, alors que nous dessinions au spray sur un magasin apple, un garde de sécurité nous surprit, et dans notre fuite, dégaina son arme de service et tira plusieurs coup hasardeux dont un atterrit tout de même dans le mollet d'Helena. Une fois rentré chez elle, je proposa un arrêt temporaire des activités, histoire de se faire oublier. La réponse fût immédiate.

- Tu te fous de moi ? Ma guerre ne s'arrêtera pas pour une broutille comme celle-là !
- Ta guerre ? Tu plaisante ?
- J'ai l'air de plaisanter ? Je suis prête à mourir pour ouvrir les yeux de cette société puérile !
- Qui est puéril entre la société qui vit comme un troupeau de mouton et la nana qui rase des chiens pour lui ouvrir les yeux ?

Elle me fixa un instant pour reprendre de plus belle.

- Je ne te permet pas de me juger, espèce d'esclave de la société !
- Je suis un esclave ? Au moins j'accepte ma situation au lieu d'essayer de forcer les gens à changer d'avis !
- Tu abandonne avant même d'essayer, bel esprit ! De toute façon, c'est clair, soit tu es avec moi, soit tu es contre moi.
- Si par contre toi, tu veux dire que je souhaite que tu n'aies pas d'accident mortel, alors oui, je suis à 100% contre-toi.

Elle se tût, une moue de désapprobation sur son visage et elle pointa la sortie du doigt.

-Sort de chez moi.

1 commentaire:

  1. Tu écris vraiment très bien.
    C'est clair, net et précis et l'histoire s'annonce bien, on veut vraiment en savoir plus!
    ça te dirait un projet?
    Je m'attelle au dessin et toi à l'écrit!
    Putain! ça me motive!
    Et toi?

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