jeudi 17 décembre 2009

Miyako

La lame pénétra sa poitrine, il baissa la tête pour contempler les dégâts, le regard noyé dans une brume opaque. Ses bras tombèrent, tels des membres de marionnette à laquelle on aurait sectionné les fils, et son sabre chuta sur le sol humide et boueux.

Il releva la tête vers son adversaire, une femme aux yeux noirs, aux lèvres crispées et aux sourcils froncés. Ses longs cheveux noirs étaient coiffés en chignon, et son maquillage commençait à s'estomper face aux attaques répétées de la pluie.

Elle retira son arme du corps de l'homme lentement et il tomba à genoux. Un filet de sang coula de sa bouche et il l'essuya du revers de la manche de son kimono blanc.

Le tonnerre grondait et le kimono rouge sang de la femme semblait luire à la lumière des éclairs. Il cru voir une larme couler sur la joue de son adversaire, mais en observant son visage impassible, il se demanda s'il ne s'agissait pas plutôt d'une goutte de pluie.

Elle se rapprocha de lui calmement, son kimono ondulant sur le sol. Elle se tenait droite, stoïque, fière, ses deux bras au long de son corps, tenant le sabre de la main gauche.
Il toussa bruyamment, et une gerbe de sang jaillit de sa bouche pour s'étaler par terre, puis se mélangea à la boue.

Elle posa sa lame sur l'épaule de l'homme, et il la fixa dans ses yeux durs.

- Miyako, si tu savais comme je m'en veux. Dit-il d'une voix enrouée.
- Il est trop tard pour te repentir Noboyuki, tu as tué mon mari, tu as de loin dépassé le point de non-retour.

Il détourna les yeux en se mordant la lèvres inférieure. Une larme coula le long de son visage pour atteindre sa bouche et y laisser un goût salé.

- Une dernière chose à ajouter Noboyuki ?

Il la regarda, les yeux brillants de larmes, tremblant de froid et de peur.

- Si tu savais comme je t'ai aimé Miyako...

D'un coup sec elle trancha son cou et sa tête alla s'écraser sur le sol plus loin.
Elle fixa son cadavre un moment tandis qu'il s'affalait lentement, puis, elle tourna les talons, s'éloigna lentement, et d'un geste rapide, glissa le sabre de son mari dans son fourreau.

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