Pendant six semaines, je n'ai pas parlé à Helena, repoussant à chaque fois mon appel, par fierté ou parce que je suis borné. Je me décide enfin à l'appeler, après plus d'un mois de silence. Malheureusement, un voix m'informe que son numéro n'est plus attribué. D'abord décontenancé, je décide d'aller la voir à son travail, mais là, je ne la trouve pas. J'interpelle mon interlocuteur de l'autre soir, qui fume devant le restaurant.
- Ah ! Mais c'est mon ami le journaleux !
-Oui, bonjour. Je cherche Helena, vous l'avez vue ?
-Elle a démissionné il y a deux semaines ou un truc dans ces eaux là.
- Démissionné ?
- Oui, après avoir piégé la bouffe de cinq client bien sûr. Elle m'a dit qu'elle déménageait. Elle a bien fait, parce que le patron veut sa peau maintenant.
Il éclate de son rire narquois.
- Et vous savez pas où elle a déménagé ?
- Non, désolé mon gars.
Il me tend son paquet de cigarette.
-Non je ne fume pas, merci. Merci pour votre aide, au revoir.
-Salut mon pote, porte-toi le moins bien possible.
Et je l'entends rire bruyamment alors que je m'éloigne.
__________________
Je ne me souviens plus trop de ce que j'ai fait en rentrant, épuisé. Durant les quatres mois qui ont suivit j'ai fait des recherches pour trouver Helena. Elle a disparut. J'ai demandé à Jim d'utiliser son contact dans la police pour qu'il essaye de la localiser, mais il ne m'a toujours pas recontacté. Je suis rentré chez moi, et j'ai sûrement erré un instant sur internet, puis j'ai dû m'affaisser sur mon lit.
Quand je me réveille, elle est là, à côté de moi, assise sur le bord de mon lit. Elle a un air grave. Elle ne sourit pas, et reste immobile à me regarder. Elle est très pâle. Nous nous fixons un moment, sans dire un mot, puis, je me décide à prendre la parole.
- Où étais-tu ?
- J'avais besoin de partir.
-Je suis vraiment désolé tu sais. Je m'en veux de ne pas avoir été plus compréhensif.
Elle tend sa main pour me caresser le visage. Sa main est froide. Elle me sourit.
-Je sais, dit-elle, Il est temps d'y aller.
_______________________
Je l'ai suivit sans poser de questions. Elle m'a emmené dans un vieux bâtiment pas loin de chez moi. Il me semble étrangement familier. Je lui demande quelle en est la nature.
-C'est une très vieille bibliothèque.
- Ah oui, je me souviens être venu ici étant petit.
- Ils veulent la raser pour en faire un centre commercial. Nous allons le brûler.
Je pense à protester, mais je me ravise. Je l'aime, elle m'aime, et je ne gâcherais pas tout ça pour un conflit d'idéologie. Elle me tends un briquet et une bombe de déodorant.
- Pourquoi tu ne t'en occupe pas toi ? lui demande-je
Elle détourne le regard et marmonne "Je ne peux pas"
Je prend les deux outils et me met à l'ouvrage. Je commence avec les bureaux de la salle d'étude, puis je passe aux étagères qui sont toutes vides. Tout ce vieux bois crépite doucement au contact des flammes qui serpentent lentement, léchant les surfaces. Soudain, mon téléphone portable sonne. Je le sors de ma poche. C'est Jim. Je le décroche.
- Allo ?
- Oui mon vieux, c'est Jim. J'ai une mauvaise nouvelle pour ton amie.
- T'inquiète pas mon pote, ça va, elle est avec moi.
Jim marque une pause puis reprend la parole.
- J'ai retrouvé ta Helena Kandinski. Elle a fait une tentative de suicide. Elle est dans le coma.
- Mais puisque je te dis qu'elle est l...
Je retroune et elle n'est plus là. Je lâche mon portable et je me met à courir tel un fou furieux dans les allées de la bibliothèque. Aucunes traces d'Helena. Je retourne chercher mon portable. Jim parle toujours.
- Qu'est ce qu'il t'arrive mon vieux ?
- Elle était là...à l'instant...c'est pas possible....
- Qui, Helena ?
- Oui
Des larmes commencent à couler le long de mes joues.
- Hey, je pense que tu t'es tellement attendus à ce qu'elle reviennent que tu t'es imaginé qu'elle était là. J'ai entendu parler de gens qui voient des proches morts depuis longtemps à force de ne pas accepter leur disparition. Une sorte de mythomanie.
- J'ai imaginé qu'elle était là ?
- Tu sais, je vais t'aider. Elle n'est pas morte, je te soutiendrais jusqu'à ce qu'elle se réveille. Je te soutiendrais...
- Merci Jim, t'es un vrai pote.
Je raccroche mon portable. Autour de moi, c'est maintenant un brasier, je n'ai aucune issue.
Je m'allonge sur le sol en bois et je me laisse bercer par le crépitement du bois. Je m'endors calmement.
Fin.
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mardi 5 janvier 2010
dimanche 6 décembre 2009
Shot in the back of the head Chapitre 5
Je retrouve des sentiments très adolescents quand j'attends Helena devant le restaurant où elle travaille. Une fois qu'elle sort, elle m'amène à un défilé de mode. D'abord dubitatif, je me laisse convaincre par la promesse d'une surprise. En attendant le début du défilé, j'entame une conversation.
- Tu travailles le samedi ?
- Tu l'as bien vu non ? Le restau où je travaille paye double les week-ends. Tout le monde n'a pas la chance de bosser pour un grand journal.
- Si tu voyais la tête de mon patron, tu serais heureuse de travailler pour ce restaurant. Sinon, c'est pourquoi tous ces actes de vandalisme ?
- C'est à dire ?
- Tu sais...Le défilé canin, le tournois de loto...
-Ah...Chaque nuits de semaines et chaque journées de week-end, je les passe à servir des cons matérialistes et puérils bourrés aux as. Donc, le reste du temps, je sabote leurs mascarades ridicules.
- D'accord...sinon, tu aimes la mode ou...
- Chut, ça commence, tu verras.
La salle s'obscurcit un peu pour focaliser l'attention sur l'estrade qui est maintenant éclairée par une dizaine de projecteurs de couleurs différentes.
Le premier modèle se met à marcher, au milieu d'une foule admirative. Bizarrement, il semble plutôt mal à l'aise et peine à bouger, le deuxième s'engage et manque de tomber à la renverse, mais parvient à tenir debout, avec des difficultés. Dans l'assemblée, on commence à murmurer.
Soudain, le troisième modèle, qui s'est pressé sur les talons de ses collègues glisse sur quelques mètres après quoi il tombe sur le deuxième qui, déséquilibré, accompagne sa chute.
Un jeune homme coiffé d'une casquette nike et d'un micro court au secours des modèles et dérape pour finir sa course dans la foule. Des cris indignés s'échappent de la foule qui, incrédule, assiste à un bien étrange spectacle. Je me tourne vers Helena qui se délecte de la scène en souriant. Elle se tourne vers moi et dit.
- C'est fou ce qu'on peut faire avec un peu de cire.
____________________
Pendant le mois qui a suivit, les sabotages se sont succédé, du remplacement de cigares de juges par des pétards de farces et attrape, au remplacement de sauces par du laxatif pendant une réception, en passant par le bombardement aux boules puantes de la salle des congrès annuel des forces de l'ordre, j'ai assisté Helena dans ce qui était un festival de mauvais goût et de coups bas. Un jour cependant, alors que nous dessinions au spray sur un magasin apple, un garde de sécurité nous surprit, et dans notre fuite, dégaina son arme de service et tira plusieurs coup hasardeux dont un atterrit tout de même dans le mollet d'Helena. Une fois rentré chez elle, je proposa un arrêt temporaire des activités, histoire de se faire oublier. La réponse fût immédiate.
- Tu te fous de moi ? Ma guerre ne s'arrêtera pas pour une broutille comme celle-là !
- Ta guerre ? Tu plaisante ?
- J'ai l'air de plaisanter ? Je suis prête à mourir pour ouvrir les yeux de cette société puérile !
- Qui est puéril entre la société qui vit comme un troupeau de mouton et la nana qui rase des chiens pour lui ouvrir les yeux ?
Elle me fixa un instant pour reprendre de plus belle.
- Je ne te permet pas de me juger, espèce d'esclave de la société !
- Je suis un esclave ? Au moins j'accepte ma situation au lieu d'essayer de forcer les gens à changer d'avis !
- Tu abandonne avant même d'essayer, bel esprit ! De toute façon, c'est clair, soit tu es avec moi, soit tu es contre moi.
- Si par contre toi, tu veux dire que je souhaite que tu n'aies pas d'accident mortel, alors oui, je suis à 100% contre-toi.
Elle se tût, une moue de désapprobation sur son visage et elle pointa la sortie du doigt.
-Sort de chez moi.
- Tu travailles le samedi ?
- Tu l'as bien vu non ? Le restau où je travaille paye double les week-ends. Tout le monde n'a pas la chance de bosser pour un grand journal.
- Si tu voyais la tête de mon patron, tu serais heureuse de travailler pour ce restaurant. Sinon, c'est pourquoi tous ces actes de vandalisme ?
- C'est à dire ?
- Tu sais...Le défilé canin, le tournois de loto...
-Ah...Chaque nuits de semaines et chaque journées de week-end, je les passe à servir des cons matérialistes et puérils bourrés aux as. Donc, le reste du temps, je sabote leurs mascarades ridicules.
- D'accord...sinon, tu aimes la mode ou...
- Chut, ça commence, tu verras.
La salle s'obscurcit un peu pour focaliser l'attention sur l'estrade qui est maintenant éclairée par une dizaine de projecteurs de couleurs différentes.
Le premier modèle se met à marcher, au milieu d'une foule admirative. Bizarrement, il semble plutôt mal à l'aise et peine à bouger, le deuxième s'engage et manque de tomber à la renverse, mais parvient à tenir debout, avec des difficultés. Dans l'assemblée, on commence à murmurer.
Soudain, le troisième modèle, qui s'est pressé sur les talons de ses collègues glisse sur quelques mètres après quoi il tombe sur le deuxième qui, déséquilibré, accompagne sa chute.
Un jeune homme coiffé d'une casquette nike et d'un micro court au secours des modèles et dérape pour finir sa course dans la foule. Des cris indignés s'échappent de la foule qui, incrédule, assiste à un bien étrange spectacle. Je me tourne vers Helena qui se délecte de la scène en souriant. Elle se tourne vers moi et dit.
- C'est fou ce qu'on peut faire avec un peu de cire.
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Pendant le mois qui a suivit, les sabotages se sont succédé, du remplacement de cigares de juges par des pétards de farces et attrape, au remplacement de sauces par du laxatif pendant une réception, en passant par le bombardement aux boules puantes de la salle des congrès annuel des forces de l'ordre, j'ai assisté Helena dans ce qui était un festival de mauvais goût et de coups bas. Un jour cependant, alors que nous dessinions au spray sur un magasin apple, un garde de sécurité nous surprit, et dans notre fuite, dégaina son arme de service et tira plusieurs coup hasardeux dont un atterrit tout de même dans le mollet d'Helena. Une fois rentré chez elle, je proposa un arrêt temporaire des activités, histoire de se faire oublier. La réponse fût immédiate.
- Tu te fous de moi ? Ma guerre ne s'arrêtera pas pour une broutille comme celle-là !
- Ta guerre ? Tu plaisante ?
- J'ai l'air de plaisanter ? Je suis prête à mourir pour ouvrir les yeux de cette société puérile !
- Qui est puéril entre la société qui vit comme un troupeau de mouton et la nana qui rase des chiens pour lui ouvrir les yeux ?
Elle me fixa un instant pour reprendre de plus belle.
- Je ne te permet pas de me juger, espèce d'esclave de la société !
- Je suis un esclave ? Au moins j'accepte ma situation au lieu d'essayer de forcer les gens à changer d'avis !
- Tu abandonne avant même d'essayer, bel esprit ! De toute façon, c'est clair, soit tu es avec moi, soit tu es contre moi.
- Si par contre toi, tu veux dire que je souhaite que tu n'aies pas d'accident mortel, alors oui, je suis à 100% contre-toi.
Elle se tût, une moue de désapprobation sur son visage et elle pointa la sortie du doigt.
-Sort de chez moi.
jeudi 3 décembre 2009
Shot in the back of the head Chapitre 4
Une autre journée de travail passionnante. Je couvre aujourd'hui un tournois de loto. Un sujet en or. J'entreprends de dessiner sur mon calepin prévu pour mes notes. Mon rédac' en train de mourir éventré. Mon rédac' se faisant violer par un caniche. Mon rédac' chef tombant par la fenêtre du 18e étage... Les chiffres prononcés de façon monotone par le responsable résonnent dans ma tête. Je suis pris d'une envie irrésistible de lui enfoncer son micro où je pense.
Mais soudain, une chose inattendue se produit. Une série de "bip" bruyants se font entendre, et la salle devient silencieuse. Puis, la machine qui trie chiffres du loto explose, projetant une multitude de balles sur le public affolé qui se met aussitôt à courir dans tous les sens. Au milieu de cette pagaille, une silhouette demeure immobile. Je constate sans surprise qu'il s'agit d'Helena qui me fixe. Au bout de quelques instants elle tourne les talons et se dirige vers l'escalier de secours que bizarrement personne n'a pensé à utiliser. Je me précipite à sa poursuite. Arrivé dans l'escalier, je la trouve appuyé contre le mur. Elle me fixe sans dire un mot, avec un regard dur, son visage ne traduisant aucunes émotions. Je m'approche d'elle en la fixant droit dans les yeux. Mon visage est maintenant à quelques centimètres du sien.
Nous nous fixons sans un mot, sans qu'aucun de nous deux ne détourne le regard, ou même ne cligne des yeux. Je pose ma main sur le mur, à côté de sa tête et elle me bondit presque au visage, m'embrassant à pleine lèvres, tellement fort que s'en est presque douloureux. C'est un baiser intense, elle me mord la lèvre inférieure en m'agrippant la tête des deux mains. Je la prend lentement dans mes bras. Mes mains glissent sur sa peau douce. Je m'approche encore plus d'elle de façon à la plaquer contre le mur. Sa jambe droite se referme sur moi. le baiser cesse. Elle se rapproche de mon oreille pour murmurer.
-Emmène-moi loin d'ici.
__________________
La nuit qui s'ensuivit est passé comme un rêve,une transe érotique où les sons et les sensations se mélangeaient dans une soupe métaphysique. Elle s'agrippait à moi d'une force tel que j'avais des problèmes pour respirer, mordant ma chair, s'accrochant et embrassant toute la surface de mon corps. Nous nous sommes mélangé, j'avais l'impression de flotter, de passer du statut d'acteur au statut de spectateur, plus maitre de mes actions, de ne plus être un être physique, mais tel un électron dans l'air. Emporté, je n'ai rien pu faire, le courant était trop fort. J'étais submergé par une sensation de bien-être envahissante, j'ai quitté la terre et je me suis perdu dans l'immensité de l'espace.
Puis j'ai chuté, chuté, pour m'écraser lourdement sur le sol. Tout s'est mis à tourner autour de moi, très vite d'abord, puis de plus en plus lentement pour enfin s'arrêter. Elle a poussé un long soupir tremblant et elle s'est écroulé sur moi. Je l'ai prise dans mes bras et je sentais son coeur battre à toute allure. Elle tremblait. Au bout d'un moment, elle leva sa tête et me dit.
- Ne me trahis jamais s'il te plait.
Je lisais un trouble que je ne m'expliquais pas sur son visage.
- Pourquoi te trahirait-je ?
-Tu jures de ne jamais me trahir ?
Elle me fixait sans ciller. Je contemplas ses yeux bruns un instant et je lui répondis.
- Je jure de ne jamais te trahir.
Elle me bondit une nouvelle fois au visage, m'embrassant tendrement, puis elle se blottit sur ma poitrine, et au bout de quelques minutes elle dormait.
Quand je me réveille, il fait déjà jour. Elle est partie, laissant un mot sur mon ventre.
"Partie au boulot, viens me chercher à 18h."
J'enfile à la va-vite mes vêtements et je sors de chez moi.
_________________
- T'as l'air en forme aujourd'hui champion ! s'écrie Jim quand il me voit. Ton patron est mort ?
Il éclate de rire.
- Dans mes rêves.
- Alors quoi ?
- C'est personnel mon vieux.
- Ah je comprends ! T'as promené popol. Tu peux me le dire ! On est pote non ?
- Un gentleman n'embrasse pas pour en parler ensuite.
- Non, mais il peut le mimer explicitement non ?
- Je crois que le concept de gentleman t'échappe.
- Non, c'est juste que ce concept a été inventé par des vieux hypocrites efféminés. L'homme est un animal, le nier revient à se voiler la face.
J'émets un sifflement.
- Bah dis-donc, ça chauffe là-haut !
- Calme ton sarcasme mon ami sinon tu vas voir de quel bois je me chauffe.
- Reprends ton souffle Einstein, tu vas péter un neurone !
Jim se met à me fixer, l'air dur. Je soutiens son regard avec le sourire.
Il se met à sourire à son tour, puis il rit.
- Tu me raconte alors ?
- N'insiste pas.
- Et si je te paye une bière ?
Je garde le silence
- Deux.
Je garde toujours le silence.
-Trois ?
- Si tu insistes, je dois pouvoir faire une exception...
Mais soudain, une chose inattendue se produit. Une série de "bip" bruyants se font entendre, et la salle devient silencieuse. Puis, la machine qui trie chiffres du loto explose, projetant une multitude de balles sur le public affolé qui se met aussitôt à courir dans tous les sens. Au milieu de cette pagaille, une silhouette demeure immobile. Je constate sans surprise qu'il s'agit d'Helena qui me fixe. Au bout de quelques instants elle tourne les talons et se dirige vers l'escalier de secours que bizarrement personne n'a pensé à utiliser. Je me précipite à sa poursuite. Arrivé dans l'escalier, je la trouve appuyé contre le mur. Elle me fixe sans dire un mot, avec un regard dur, son visage ne traduisant aucunes émotions. Je m'approche d'elle en la fixant droit dans les yeux. Mon visage est maintenant à quelques centimètres du sien.
Nous nous fixons sans un mot, sans qu'aucun de nous deux ne détourne le regard, ou même ne cligne des yeux. Je pose ma main sur le mur, à côté de sa tête et elle me bondit presque au visage, m'embrassant à pleine lèvres, tellement fort que s'en est presque douloureux. C'est un baiser intense, elle me mord la lèvre inférieure en m'agrippant la tête des deux mains. Je la prend lentement dans mes bras. Mes mains glissent sur sa peau douce. Je m'approche encore plus d'elle de façon à la plaquer contre le mur. Sa jambe droite se referme sur moi. le baiser cesse. Elle se rapproche de mon oreille pour murmurer.
-Emmène-moi loin d'ici.
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La nuit qui s'ensuivit est passé comme un rêve,une transe érotique où les sons et les sensations se mélangeaient dans une soupe métaphysique. Elle s'agrippait à moi d'une force tel que j'avais des problèmes pour respirer, mordant ma chair, s'accrochant et embrassant toute la surface de mon corps. Nous nous sommes mélangé, j'avais l'impression de flotter, de passer du statut d'acteur au statut de spectateur, plus maitre de mes actions, de ne plus être un être physique, mais tel un électron dans l'air. Emporté, je n'ai rien pu faire, le courant était trop fort. J'étais submergé par une sensation de bien-être envahissante, j'ai quitté la terre et je me suis perdu dans l'immensité de l'espace.
Puis j'ai chuté, chuté, pour m'écraser lourdement sur le sol. Tout s'est mis à tourner autour de moi, très vite d'abord, puis de plus en plus lentement pour enfin s'arrêter. Elle a poussé un long soupir tremblant et elle s'est écroulé sur moi. Je l'ai prise dans mes bras et je sentais son coeur battre à toute allure. Elle tremblait. Au bout d'un moment, elle leva sa tête et me dit.
- Ne me trahis jamais s'il te plait.
Je lisais un trouble que je ne m'expliquais pas sur son visage.
- Pourquoi te trahirait-je ?
-Tu jures de ne jamais me trahir ?
Elle me fixait sans ciller. Je contemplas ses yeux bruns un instant et je lui répondis.
- Je jure de ne jamais te trahir.
Elle me bondit une nouvelle fois au visage, m'embrassant tendrement, puis elle se blottit sur ma poitrine, et au bout de quelques minutes elle dormait.
Quand je me réveille, il fait déjà jour. Elle est partie, laissant un mot sur mon ventre.
"Partie au boulot, viens me chercher à 18h."
J'enfile à la va-vite mes vêtements et je sors de chez moi.
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- T'as l'air en forme aujourd'hui champion ! s'écrie Jim quand il me voit. Ton patron est mort ?
Il éclate de rire.
- Dans mes rêves.
- Alors quoi ?
- C'est personnel mon vieux.
- Ah je comprends ! T'as promené popol. Tu peux me le dire ! On est pote non ?
- Un gentleman n'embrasse pas pour en parler ensuite.
- Non, mais il peut le mimer explicitement non ?
- Je crois que le concept de gentleman t'échappe.
- Non, c'est juste que ce concept a été inventé par des vieux hypocrites efféminés. L'homme est un animal, le nier revient à se voiler la face.
J'émets un sifflement.
- Bah dis-donc, ça chauffe là-haut !
- Calme ton sarcasme mon ami sinon tu vas voir de quel bois je me chauffe.
- Reprends ton souffle Einstein, tu vas péter un neurone !
Jim se met à me fixer, l'air dur. Je soutiens son regard avec le sourire.
Il se met à sourire à son tour, puis il rit.
- Tu me raconte alors ?
- N'insiste pas.
- Et si je te paye une bière ?
Je garde le silence
- Deux.
Je garde toujours le silence.
-Trois ?
- Si tu insistes, je dois pouvoir faire une exception...
dimanche 18 octobre 2009
Shot in the back of the head Chapitre 3
Une journée de travail à rêvasser. Depuis mon réveil ce matin jusqu'à mon départ il y a quelques minutes, je n'ai pas arrêté de penser à Lucky Helena, alias "la coiffeuse folle". Plein de questions se sont baladés dans ma tête pendant que je flottais à travers les couloirs de mon boulot, sourd au monde qui m'entourait. "Comment m'a-t-elle retrouvé ?" " Pourquoi vouloir me parler ?" "Que pourrais-je lui lui dire ?"
Tant de questions La raison pour laquelle je stresse autant m'échappe. On dirait que je suis de retour au collège, où à chaque fois qu'une fille me parlait, j'étais tétanisé, muet, et mon esprit allait à cent à l'heure.
Me voilà à nouveau chez moi, il me semble que je suis partis d'ici il y a seulement un instant, mais en réalité, plus de dix heures se sont écoulées. Je me rend compte que j'ai laissé mon ordinateur allumé depuis hier. Je vais me préparer un café quand une mélodie retentit. Puis une autre. C'est mon yahoo messenger, une application de chat en ligne. Sur l'écran en rouge bordeau est écrit "Lucky Helena : Salut, ça va ?"
Pendant une heure, je discute avec "Lucky Helena". On parle de tout et de rien, de la pluie et du beau temps sans aborder de sujets concrets. Au bout de quelques minutes, elle me dit qu'elle doit aller bosser, et qu'on se reparlera plus tard. Je lui demande si on peut se voir. Elle marque un temps de pause pour finalement écrire "peut-être" et elle se déconnecte aussitôt.
______________
Une autre journée de travail ennuyeux passe doucement, à dix-huit heure, je m'apprête à partir quand mon redac' me bondit dessus sans crier gare.
-Salut mon p'tit !
Je m'imagine en train de lui briser quelques côtes à coup de pieds.
-Ce soir c'est le grand diner de famille !
J''avais oublié ça. Tous les mois, toute l'équipe du journal se réunit pour manger ensemble et parler de futilités que la vie nous offre. C'est une idée de la direction pour essayer d'améliorer les relations entre collègues, mais la vérité est qu'on se détestes tous, et que se retrouver tous ensemble est aussi agréable que de se faire épiler les sourcils à la cire chaude. Comme un véritable diner de famille.
Je suis donc mon imbécile de rédac' au restaurant, la mort dans l'âme. Mon plan de la soirée : éviter toute discussion avec qui que ce soit et trouver rapidement le moment propice pour m'esquiver en douce.
En attendant le serveur, je scrute le beau monde autour de moi. En bout de table se trouve le grand patron, longue perche aux cheveux grisonnants en costume beige avec des lunettes en cul de bouteille. Sur son côté droit sa secrétaire qui ne le quitte jamais d'une semelle et que je soupçonne d'être sa maitresse. C'est une petite bonne femme, un peu ronde qui ressemble un peu à un cliché de nanny anglaise et qui tripote toujours nerveusement les branches de ses lunettes.
Tout autour de la table se trouve le reste de la "famille". Il y en a de tous les calibres : petit, gros, chauves, chevelus, Une vraie bande de bras-cassés, la plupart ont un air qui suggère une envie de suicide, le reste doit être sous prozac. Soudain, une voix me demande ce que je souhaite commander, je lève les yeux pour répondre à mon interlocutrice et je me glace en voyant qui elle est. Il s'agit d'Helena, qui me gratifie d'un large sourire.
______________
Je regarde ma montre encore une fois et le temps me parait long. Je suis resté jusqu'au bout du diner, un effort surhumain que j'ai effectué pour enfin parler de vive voix avec Helena. Elle m'a chuchoté à l'oreille qu'elle avait une pause à vingt-deux heure trente et je l'attends donc comme un petit toutou en remuant la queue, image qui me fait sourire. vingt-deux heure vingt-huit...toujours personne. Soudain, la porte du restaurant s'ouvre et mon coeur fait un bond. Mais au lieu d'Helena, un jeune homme sort. Il est habillé comme un serveur, j'imagine qu'il travaille ici. C'est un homme de taille moyenne, les cheveux bruns court, les yeux verts, l'air malin, mais surtout, on dirait qu'il s'est fait frapper dernièrement, car il a plusieurs cicatrices et un oeil au beurre noir. Il se tourne vers moi et me tend un morceau de papier.
C'est une commande? Je retourne le papier et derrière est écrit "trop tôt" suivit d'un coeur. Je souris et je me tourne vers le serveur.
-Qui vous a donné ça ?
-C'est Helena, elle m'a donné le mot en souriant avant de partir chez elle.
-D'accord. Sans vouloir être indiscret, que vous est-il arrivé ?
Il pointe son doigt sur l'oeil au beurre noir
-ça ?
-Entre autre.
-Je suis tombé dans les escaliers.
Il éclate d'un rire narquois.
-Ah bon.
-Sinon, tu fais quoi dans la vie ?
-Je suis journaliste, pas un bon.
Encore un éclat de rire.
-Pas un bon ? C'est à dire ?
-Du genre qui écrit des personne ne lit.
Il allume une cigarette et me fixe tout en souriant.
-Toi, tu es encore un esclave de la société? Je le vois. Je connais un gars comme vous. Mais ça se sent que tu commence déjà à mordiller tes chaines.
-Je ne suis pas sûr de comprendre.
-Tu verras de quoi je veux parler. Bon, c'est pas le tout, je vais bosser moi, à plus !
Et il repart en sifflotant.
Tant de questions La raison pour laquelle je stresse autant m'échappe. On dirait que je suis de retour au collège, où à chaque fois qu'une fille me parlait, j'étais tétanisé, muet, et mon esprit allait à cent à l'heure.
Me voilà à nouveau chez moi, il me semble que je suis partis d'ici il y a seulement un instant, mais en réalité, plus de dix heures se sont écoulées. Je me rend compte que j'ai laissé mon ordinateur allumé depuis hier. Je vais me préparer un café quand une mélodie retentit. Puis une autre. C'est mon yahoo messenger, une application de chat en ligne. Sur l'écran en rouge bordeau est écrit "Lucky Helena : Salut, ça va ?"
Pendant une heure, je discute avec "Lucky Helena". On parle de tout et de rien, de la pluie et du beau temps sans aborder de sujets concrets. Au bout de quelques minutes, elle me dit qu'elle doit aller bosser, et qu'on se reparlera plus tard. Je lui demande si on peut se voir. Elle marque un temps de pause pour finalement écrire "peut-être" et elle se déconnecte aussitôt.
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Une autre journée de travail ennuyeux passe doucement, à dix-huit heure, je m'apprête à partir quand mon redac' me bondit dessus sans crier gare.
-Salut mon p'tit !
Je m'imagine en train de lui briser quelques côtes à coup de pieds.
-Ce soir c'est le grand diner de famille !
J''avais oublié ça. Tous les mois, toute l'équipe du journal se réunit pour manger ensemble et parler de futilités que la vie nous offre. C'est une idée de la direction pour essayer d'améliorer les relations entre collègues, mais la vérité est qu'on se détestes tous, et que se retrouver tous ensemble est aussi agréable que de se faire épiler les sourcils à la cire chaude. Comme un véritable diner de famille.
Je suis donc mon imbécile de rédac' au restaurant, la mort dans l'âme. Mon plan de la soirée : éviter toute discussion avec qui que ce soit et trouver rapidement le moment propice pour m'esquiver en douce.
En attendant le serveur, je scrute le beau monde autour de moi. En bout de table se trouve le grand patron, longue perche aux cheveux grisonnants en costume beige avec des lunettes en cul de bouteille. Sur son côté droit sa secrétaire qui ne le quitte jamais d'une semelle et que je soupçonne d'être sa maitresse. C'est une petite bonne femme, un peu ronde qui ressemble un peu à un cliché de nanny anglaise et qui tripote toujours nerveusement les branches de ses lunettes.
Tout autour de la table se trouve le reste de la "famille". Il y en a de tous les calibres : petit, gros, chauves, chevelus, Une vraie bande de bras-cassés, la plupart ont un air qui suggère une envie de suicide, le reste doit être sous prozac. Soudain, une voix me demande ce que je souhaite commander, je lève les yeux pour répondre à mon interlocutrice et je me glace en voyant qui elle est. Il s'agit d'Helena, qui me gratifie d'un large sourire.
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Je regarde ma montre encore une fois et le temps me parait long. Je suis resté jusqu'au bout du diner, un effort surhumain que j'ai effectué pour enfin parler de vive voix avec Helena. Elle m'a chuchoté à l'oreille qu'elle avait une pause à vingt-deux heure trente et je l'attends donc comme un petit toutou en remuant la queue, image qui me fait sourire. vingt-deux heure vingt-huit...toujours personne. Soudain, la porte du restaurant s'ouvre et mon coeur fait un bond. Mais au lieu d'Helena, un jeune homme sort. Il est habillé comme un serveur, j'imagine qu'il travaille ici. C'est un homme de taille moyenne, les cheveux bruns court, les yeux verts, l'air malin, mais surtout, on dirait qu'il s'est fait frapper dernièrement, car il a plusieurs cicatrices et un oeil au beurre noir. Il se tourne vers moi et me tend un morceau de papier.
C'est une commande? Je retourne le papier et derrière est écrit "trop tôt" suivit d'un coeur. Je souris et je me tourne vers le serveur.
-Qui vous a donné ça ?
-C'est Helena, elle m'a donné le mot en souriant avant de partir chez elle.
-D'accord. Sans vouloir être indiscret, que vous est-il arrivé ?
Il pointe son doigt sur l'oeil au beurre noir
-ça ?
-Entre autre.
-Je suis tombé dans les escaliers.
Il éclate d'un rire narquois.
-Ah bon.
-Sinon, tu fais quoi dans la vie ?
-Je suis journaliste, pas un bon.
Encore un éclat de rire.
-Pas un bon ? C'est à dire ?
-Du genre qui écrit des personne ne lit.
Il allume une cigarette et me fixe tout en souriant.
-Toi, tu es encore un esclave de la société? Je le vois. Je connais un gars comme vous. Mais ça se sent que tu commence déjà à mordiller tes chaines.
-Je ne suis pas sûr de comprendre.
-Tu verras de quoi je veux parler. Bon, c'est pas le tout, je vais bosser moi, à plus !
Et il repart en sifflotant.
mardi 6 octobre 2009
Shot in the back of the head Chapitre 2
" Incroyable comme histoire. Et on sait pourquoi elle a fait ça ? "
La personne qui vient de me poser cette question c'est Jim, mon meilleur ami. On s'est rencontré quand on a tout les deux été chargé d'écrire un article sur le plus gros sandwich du monde. On travaille pour deux journaux différents, mais on partage le même désintérêt total pour les sujets qu'on relate. Il nous arrive souvent de se retrouver au Starbucks du coin, histoire de partager des anecdotes de nos vies.
-Non, les gardes de sécurités n'ont pas réussit à l'attraper. On ne saura jamais pourquoi elle a fait ça.
-Et bien en tout cas, tu peux la remercier pour avoir rendu ton article intéressant ! Si elle pouvait se pointer à tous les évènements de merde auquel on m'oblige à assister...
-Oui, mais je ne pense pas que ça se reproduira. J'aimerais bien la revoir une fois...
-Eh mais je rêve ? Tu t'es entiché d'elle ma parole !
Il éclate d'un rire tonitruant, une odeur de bonbons à la menthe me caresse les narines, et plusieurs clients se retournent, alarmés.
-Non, je ne pense pas. Je suis juste fasciné par elle. Pourquoi ruiner un bête défilé de chiens ?
-"Fasciné" ? On sait tous ce que "fasciné" veut dire dans le dictionnaire masculin mon vieux ! C'est quand la dernière fois que t'as tiré un coup ?
-Va te faire foutre
Nous éclatons tous les deux de rire. Mon portable se met à vibrer et la mélodie de Darth Vador dans Star Wars se fait entendre.
-C'est mon patron.
-Ah. Cours Forrest, on se revoit bientôt.
Je me dirige vers la sortie, non sans avoir tapoté son épaule amicalement.
_______________
Me voilà enfin chez moi. Après une heure de sermon de mon patron, même un bidonville semblerait accueillant. Apparemment, la petite bonne femme blonde du défilé de chien menace de porter plainte contre mon journal parce que je n'ai pas arrêté la coiffeuse folle alors que j'aurais pu. J'essaye d'éprouver un sentiment de culpabilité, mais je souffre d'un très sérieux cas de "rien à foutre".
Nous vivons vraiment dans un monde matérialiste. Il y a plusieurs centaines d'années, on croyait en plusieurs dieux, un dieu. Maintenant pour remplacer ces croyances, on croit en l'internet, la télé, le soda...la seule évolution réelle qu'a subit la race humaine ? Le nombre de croyances idiotes à augmenté. Appelez-moi pessimiste si ça vous chante, la vérité dérange, mais ça ne la rend pas moins vraie.
Je m'assied devant l'idole de ma religion, mon ordinateur, qui s'allume avec la stupide mélodie de démarrage que je n'ai jamais su comment désactiver. Mon réseau wifi se met en marche. Je vérifie mes e-mails. Parmis la tonne de spams quotidiens, un mail attire mon attention. "Lucky Helena souhaite devenir votre amie". C'est un message d'un des sites matrimoniaux sur lesquels je suis inscrit. Je clique sur le lien et mon coeur fait un bond. Lucky Helena est la coiffeuse folle.
La personne qui vient de me poser cette question c'est Jim, mon meilleur ami. On s'est rencontré quand on a tout les deux été chargé d'écrire un article sur le plus gros sandwich du monde. On travaille pour deux journaux différents, mais on partage le même désintérêt total pour les sujets qu'on relate. Il nous arrive souvent de se retrouver au Starbucks du coin, histoire de partager des anecdotes de nos vies.
-Non, les gardes de sécurités n'ont pas réussit à l'attraper. On ne saura jamais pourquoi elle a fait ça.
-Et bien en tout cas, tu peux la remercier pour avoir rendu ton article intéressant ! Si elle pouvait se pointer à tous les évènements de merde auquel on m'oblige à assister...
-Oui, mais je ne pense pas que ça se reproduira. J'aimerais bien la revoir une fois...
-Eh mais je rêve ? Tu t'es entiché d'elle ma parole !
Il éclate d'un rire tonitruant, une odeur de bonbons à la menthe me caresse les narines, et plusieurs clients se retournent, alarmés.
-Non, je ne pense pas. Je suis juste fasciné par elle. Pourquoi ruiner un bête défilé de chiens ?
-"Fasciné" ? On sait tous ce que "fasciné" veut dire dans le dictionnaire masculin mon vieux ! C'est quand la dernière fois que t'as tiré un coup ?
-Va te faire foutre
Nous éclatons tous les deux de rire. Mon portable se met à vibrer et la mélodie de Darth Vador dans Star Wars se fait entendre.
-C'est mon patron.
-Ah. Cours Forrest, on se revoit bientôt.
Je me dirige vers la sortie, non sans avoir tapoté son épaule amicalement.
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Me voilà enfin chez moi. Après une heure de sermon de mon patron, même un bidonville semblerait accueillant. Apparemment, la petite bonne femme blonde du défilé de chien menace de porter plainte contre mon journal parce que je n'ai pas arrêté la coiffeuse folle alors que j'aurais pu. J'essaye d'éprouver un sentiment de culpabilité, mais je souffre d'un très sérieux cas de "rien à foutre".
Nous vivons vraiment dans un monde matérialiste. Il y a plusieurs centaines d'années, on croyait en plusieurs dieux, un dieu. Maintenant pour remplacer ces croyances, on croit en l'internet, la télé, le soda...la seule évolution réelle qu'a subit la race humaine ? Le nombre de croyances idiotes à augmenté. Appelez-moi pessimiste si ça vous chante, la vérité dérange, mais ça ne la rend pas moins vraie.
Je m'assied devant l'idole de ma religion, mon ordinateur, qui s'allume avec la stupide mélodie de démarrage que je n'ai jamais su comment désactiver. Mon réseau wifi se met en marche. Je vérifie mes e-mails. Parmis la tonne de spams quotidiens, un mail attire mon attention. "Lucky Helena souhaite devenir votre amie". C'est un message d'un des sites matrimoniaux sur lesquels je suis inscrit. Je clique sur le lien et mon coeur fait un bond. Lucky Helena est la coiffeuse folle.
dimanche 27 septembre 2009
Shot in the back of the head Prologue+Chapitre 1
Prologue :
Le doux crépitement des flammes me ramène à la réalité. Il commence vraiment à faire chaud ici, et je pense que l'enfer de feu qui m'entoure y est pour quelque chose. En regardant autour de moi, je me demande comment cette histoire a pu prendre de telles proportions.
C'est ma faute je suppose. En y réfléchissant bien, je suis la source. Je mérite ce que je m'inflige.
Je m'allonge sur le sol en bois et je me recroqueville sur moi-même. Je crois que je vais dormir ici pour toujours. Je me demande si ce brasier serait à son goût...
Chapitre 1 :
Retour à la case départ. Je suis dans mon appartement à Brooklyn. Charmant coin vraiment. Je suis sur mon ordinateur en ce moment. Mon "outil de travail". Pour un homme, appeler son ordinateur son outil de travail, c'est comme un sado-masochiste qui appelle sa cravache son outil de travail.
Certe, on peut se servir d'une cravache pour travailler, mais on sait tous que ce n'est pas l'usage qu'il en fait.

Donc mon ordinateur, entre plusieurs séance de self-contact, me sert à surfer sur internet. Si vous avez un blog qui parle de potins de stars, il y a des chances pour que je l'ai lu. J'ai une mémoire inutilement vaste et surtout ultra-sélective. J'oublie où est ma tasse de café au boulot au moins une fois par jour, mais si vous me demandez quel est la boisson préférée de Lyndsay Lohan, je le saurais.
Durant les longs surfs que j'effectue sur le web, il m'arrive d'aller sur des sites de rencontre. Vous savez, ces sites où vont les gens si seul et en manque d'amitié ou de contact humain qu'ils créent des liens virtuels avec des inconnus ? J'en fais partie. Mais pour moi, toute sorte de lien avec les autres est virtuel. L'homme est l'animal le plus seul au monde. Meetic, Rencontress, Céleebataires, je collectionne les adhérations à divers sites matrimoniaux. C'est grâce à un de ces sites que je l'ai rencontré. C'est grâce à un de ces sites que j'ai rencontré Helena Kandinski.
_______________
Je suis maintenant au travail. Je suis journaliste pour un grand journal. Pas un journaliste comme j'en rêvais au début de ma carrière. Je couvre des événements comme les défilés de mode canines, les concours du plus gros mangeur... Vous voyez les petits rectangles en bas des journaux que personne ne lit ? C'est moi qui m'en occupe. Vous m'avez probablement déjà lu, mais vous ne vous en souvenez pas, je ne vous en veux pas, c'est normal.
Mon rédac' entre en trombe dans mon bureau et une odeur que je ne connais que trop bien m'agresse. Je crois qu'après des années à se badigonner d'eau de cologne bon marché, il s'est dit que se baigner dedans irait plus vite. J'émet cette hypothèse car chacune de ses pores diffuse cette odeur infecte. J'ai littéralement les larmes aux yeux quand il s'approche trop près. Il me tapote l'épaule avec un grand sourire niais gravé sur sa tronche de gros simplet.
- J'ai une bonne nouvelle pour toi mon p'tit !
Quand il m'appelle "mon petit" j'ai envie de lui faire avaler sa cravate à pois Hideuse qu'il met chaque jours et qui ne semble plus très propre à présent.
Je feigne l'intérêt pour sa bonne nouvelle.
- C'est quoi cette bonne nouvelle patron ?
- Le défilé "Toutou Chou" et de retour !
- C'est déjà l'édition 2009 ?
- Et oui ! Je t'envoie dés aujourd'hui me faire un petit article dessus ! Avoue, je suis le meilleur rédacteur du monde !
Si par meilleur, tu veux dire irritant, lourd, et extrêmement imbus de sa personne, alors oui, tu es le meilleur.
-Pour sûr patron !
_______________
Les concours de beauté pour chiens sont généralement un repaire pour des vieilles aigries, des jeunes cruches décérébrées, et encore je suis gentil. Et si par hasard il y a un homme, on peut voir qu'il préférerait être ailleurs. C'est d'ailleurs mon cas en ce moment.
Je ne serait pas mécontent si un de ces sois-disant terroristes qu'on a peur de voir apparaitre un peu partout fasse exploser tout ce petit monde. Je regarde distraitement en réfléchissant à des moyens propres et silencieux pour assassiner mon rédacteur, quand une silhouette s'approche des petits podiums où se trouvent les chiens qui passent le concours. Un des juges fait un speech sur l'autre côté de la scène donc personne ne s'en rend compte. Mon emplacement spécial et mon manque total d'intérêt pour la cérémonie me permettent de voir distinctement la scène incongrue en train de se dérouler.
Une femme dans sa trentaine s'est glissé derrière les vedettes et entreprend d'attaquer leur pelage à grand renfort de tondeuse électrique.

Au début, je pense qu'il s'agit d'une personne dont c'est le métier de faire une dernière beauté aux participants, mais je me rends compte qu'elle tond de travers, n'importe comment, ruinant les coupes élaborées que des gens infligent à leur animal. Après avoir relooké tous les participants, elle s'apprête à partir quand un cri strident retentit dans la salle qui devient tout à coup silencieuse. C'est une des maitresses, une petite dame blonde, d'une quarantaine d'années avec des petites couettes et une robe jaune canari.
Elle gesticule et pointe du doigt la trouble-fête, qui est en train de s'enfuir vers la sortie de secours. Etant entre la scène et la sortie, je me trouve donc né à né avec la coiffeuse folle. Elle me fixe de ses yeux brun en amande. Elle passe sa main dans ses cheveux rouges, et je me trouve étrangement à la scruter. J'aperçois des racines brunes sur ses cheveux. Elle porte beaucoup de mascarat. Elle est très jolie, avec son débardeur blanc et son jean délavé. Elle me fait un sourire que je lui rend. Je m'écarte de son chemin et elle me fixe quelques secondes encore avant de s'échapper par la sortie de secours. La petite dame blonde continue à crier hystériquement, et deux gardes de sécurité se mettent à la poursuite de cette mystérieuse femme.
Le doux crépitement des flammes me ramène à la réalité. Il commence vraiment à faire chaud ici, et je pense que l'enfer de feu qui m'entoure y est pour quelque chose. En regardant autour de moi, je me demande comment cette histoire a pu prendre de telles proportions.
C'est ma faute je suppose. En y réfléchissant bien, je suis la source. Je mérite ce que je m'inflige.
Je m'allonge sur le sol en bois et je me recroqueville sur moi-même. Je crois que je vais dormir ici pour toujours. Je me demande si ce brasier serait à son goût...
Chapitre 1 :
Retour à la case départ. Je suis dans mon appartement à Brooklyn. Charmant coin vraiment. Je suis sur mon ordinateur en ce moment. Mon "outil de travail". Pour un homme, appeler son ordinateur son outil de travail, c'est comme un sado-masochiste qui appelle sa cravache son outil de travail.
Certe, on peut se servir d'une cravache pour travailler, mais on sait tous que ce n'est pas l'usage qu'il en fait.

Donc mon ordinateur, entre plusieurs séance de self-contact, me sert à surfer sur internet. Si vous avez un blog qui parle de potins de stars, il y a des chances pour que je l'ai lu. J'ai une mémoire inutilement vaste et surtout ultra-sélective. J'oublie où est ma tasse de café au boulot au moins une fois par jour, mais si vous me demandez quel est la boisson préférée de Lyndsay Lohan, je le saurais.
Durant les longs surfs que j'effectue sur le web, il m'arrive d'aller sur des sites de rencontre. Vous savez, ces sites où vont les gens si seul et en manque d'amitié ou de contact humain qu'ils créent des liens virtuels avec des inconnus ? J'en fais partie. Mais pour moi, toute sorte de lien avec les autres est virtuel. L'homme est l'animal le plus seul au monde. Meetic, Rencontress, Céleebataires, je collectionne les adhérations à divers sites matrimoniaux. C'est grâce à un de ces sites que je l'ai rencontré. C'est grâce à un de ces sites que j'ai rencontré Helena Kandinski.
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Je suis maintenant au travail. Je suis journaliste pour un grand journal. Pas un journaliste comme j'en rêvais au début de ma carrière. Je couvre des événements comme les défilés de mode canines, les concours du plus gros mangeur... Vous voyez les petits rectangles en bas des journaux que personne ne lit ? C'est moi qui m'en occupe. Vous m'avez probablement déjà lu, mais vous ne vous en souvenez pas, je ne vous en veux pas, c'est normal.
Mon rédac' entre en trombe dans mon bureau et une odeur que je ne connais que trop bien m'agresse. Je crois qu'après des années à se badigonner d'eau de cologne bon marché, il s'est dit que se baigner dedans irait plus vite. J'émet cette hypothèse car chacune de ses pores diffuse cette odeur infecte. J'ai littéralement les larmes aux yeux quand il s'approche trop près. Il me tapote l'épaule avec un grand sourire niais gravé sur sa tronche de gros simplet.
- J'ai une bonne nouvelle pour toi mon p'tit !
Quand il m'appelle "mon petit" j'ai envie de lui faire avaler sa cravate à pois Hideuse qu'il met chaque jours et qui ne semble plus très propre à présent.
Je feigne l'intérêt pour sa bonne nouvelle.
- C'est quoi cette bonne nouvelle patron ?
- Le défilé "Toutou Chou" et de retour !
- C'est déjà l'édition 2009 ?
- Et oui ! Je t'envoie dés aujourd'hui me faire un petit article dessus ! Avoue, je suis le meilleur rédacteur du monde !
Si par meilleur, tu veux dire irritant, lourd, et extrêmement imbus de sa personne, alors oui, tu es le meilleur.
-Pour sûr patron !
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Les concours de beauté pour chiens sont généralement un repaire pour des vieilles aigries, des jeunes cruches décérébrées, et encore je suis gentil. Et si par hasard il y a un homme, on peut voir qu'il préférerait être ailleurs. C'est d'ailleurs mon cas en ce moment.
Je ne serait pas mécontent si un de ces sois-disant terroristes qu'on a peur de voir apparaitre un peu partout fasse exploser tout ce petit monde. Je regarde distraitement en réfléchissant à des moyens propres et silencieux pour assassiner mon rédacteur, quand une silhouette s'approche des petits podiums où se trouvent les chiens qui passent le concours. Un des juges fait un speech sur l'autre côté de la scène donc personne ne s'en rend compte. Mon emplacement spécial et mon manque total d'intérêt pour la cérémonie me permettent de voir distinctement la scène incongrue en train de se dérouler.
Une femme dans sa trentaine s'est glissé derrière les vedettes et entreprend d'attaquer leur pelage à grand renfort de tondeuse électrique.

Au début, je pense qu'il s'agit d'une personne dont c'est le métier de faire une dernière beauté aux participants, mais je me rends compte qu'elle tond de travers, n'importe comment, ruinant les coupes élaborées que des gens infligent à leur animal. Après avoir relooké tous les participants, elle s'apprête à partir quand un cri strident retentit dans la salle qui devient tout à coup silencieuse. C'est une des maitresses, une petite dame blonde, d'une quarantaine d'années avec des petites couettes et une robe jaune canari.
Elle gesticule et pointe du doigt la trouble-fête, qui est en train de s'enfuir vers la sortie de secours. Etant entre la scène et la sortie, je me trouve donc né à né avec la coiffeuse folle. Elle me fixe de ses yeux brun en amande. Elle passe sa main dans ses cheveux rouges, et je me trouve étrangement à la scruter. J'aperçois des racines brunes sur ses cheveux. Elle porte beaucoup de mascarat. Elle est très jolie, avec son débardeur blanc et son jean délavé. Elle me fait un sourire que je lui rend. Je m'écarte de son chemin et elle me fixe quelques secondes encore avant de s'échapper par la sortie de secours. La petite dame blonde continue à crier hystériquement, et deux gardes de sécurité se mettent à la poursuite de cette mystérieuse femme.
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