samedi 23 mai 2009

Nihil chapitre 4

Il est 6 heures du matin, nous sommes jeudi, et un mal de tête insoutenable me tiraille. Cela fait maintenant 3 jours que je ne dors pas, tantôt lisant le livre de mon père, tantôt laissant le doute m'envahir. D'abord résolu à ne pas lire ses textes, j'ai lentement cèdé à la tentation.

J'ai remonté le livre et je l'ai posé sur la table du séjour, à la lumière du jour. Je l'ai laissé là, j'ai tenté d'écrire, en vain, et je me suis assis devant lui, à le contempler silencieusement. Puis, au bout de plusieurs heures, je l'ai ouvert et j'ai commencé ma lecture.

" L'homme se croit à tort omniscient. Ce qu'il ne voit pas est automatiquement classé dans la rubrique "inexistant". Pourtant, l'oeil de l'homme est faillible. Les animaux semblent être plus à l'écoute de certaines forces qui nous dépassent, alors que nous nous déclarons supérieur à eux. Des autres êtres pourraient tout à fait exister sur un autre plan astral, une dimension parallèle à la notre. Les capacités de l'homme sont limitées, la réalité n'est qu'une notion inventé par l'homme pour essayer de définir l'indéfinissable. En effet, la vérité, la réalité en tant qu'entité unique n'existe pas, il y a autant de réalités qu'il y a de points de vue.

Je me masse doucement la tête en soupirant. Mes yeux tiennent difficilement ouverts. Je sors de mon lit et titube vers la salle à manger quand il me semble entendre un bruit de bouteilles qui s'entrechoquent. Je m'immobilise, l'oreille tendue. Rien. Juste le bruit de la mer, encore et toujours. Au bout de quelques secondes d'immobilité, je me remet à marcher vers le salon, puis j'ouvre la porte en face de moi pour rentrer dans la cuisine, méfiant. Personne. J'aurais pourtant juré avoir entendu un bruit. Je me sers un verre d'eau que j'engloutis aussitôt. Je prend ma boite d'antidépresseurs qui se trouve à côté de l'évier, je prend deux gélules que j'avale, puis je retourne dans ma chambre pour m'effondrer sur mon lit.

Suite au prochain chapitre.

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